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Critique de fanfanouche24


En cette toute première journée de cette nouvelle année 2014... j'ai envie de mettre à l'honneur... ce récit autobiographique de Georges Navel. J'avais quelque peu oublié les "pépites" de ce texte... A travers ce choix ancien , je souhaite à tous les amis Babelio, que nos compagnons communs, Les Livres...continuent à nous "apprendre" et à "aiguiser" notre regard sur les êtres et tout ce qui nous entoure... Georges Navel a un regard unique, qui transfigure les réalités les plus obscures, les plus simples...


Comme l'a exprimé fort justement gill ce texte est parmi les plus beaux livres de la condition ouvrière...écrit par un ouvrier-poète au lendemain de la guerre... et que nous pouvons lire et découvrir aujourd'hui grâce à son ami, Paul Géraldy, qui l' a , après le bonheur de l'entendre raconter, encouragé à en faire un livre.
Pour ma part , le "passeur" a été Michel Polac, un certain samedi soir 27 mars 1982 [indication que j'ai prise le temps de noter sur mon "Folio"], parlant avec son enthousiasme légendaire, de ce texte ,à son émission "Droit de réponse"....

Je refais la découverte de ce texte avec un regard différent et une attention accrue, des années après. Une langue magnifique, une manière neuve de "dire", "décrire" les choses , au demeurant, les plus anodines...avec panache. Un récit à lire, savourer doucement ...tout doucement !...

Au hasard, je tombe sur une image incroyable... Navel décrit la simple rencontre de sa mère, femme modeste et méritante rencontrant dans le village "une vieille demoiselle de la bourgeoisie de province du genre très bien" .... et suit... cette infime morceau de phrase qui transfigure le paragraphe entier : "C'était du carreau de vitrail qui passait (...) D'instinct ma mère aimait les riches, leur distinction, comme du linge bien blanc après le passage au bleu et une bonne lessive" (p. 25)

La préface de Paul Géraldy a de surplus le mérite et la qualité de mettre ce texte et son auteur, dans son vrai contexte, avec la force de conviction et -de l'Ami et - de l'Ecrivain, qui apprécie un autre lui-même !

"j'ai souhaité qu'il en fît un livre. Il m'a semblé que dans un temps où les cloisons sociales craquent et se disloquent, la poésie bourgeoise, sur laquelle nous vivons, que je suis loin de renier, à laquelle j'ai été et reste très sensible, était tout de même fatiguée, et tout de même insuffisante, et ce poète ouvrier qui à la passion du "jouir" substitue la passion du "faire", arrivait opportunément. (...)
Un jour, il m'a écrit: "J'ai terminé mon livre. Cela me dépasse un peu d'y être arrivé. Je crois que l'essentiel est dit, que je peux casser l'encrier. Pourquoi devenir écrivain ? J'ai d'autres tâches qui m'attendent, me préparer pour la saison." Je le laisse dire. Il a besoin, je le sens bien, d'activités physiques pratiques. Il ne vivrait pas bien sans un contact direct avec les objets et les bêtes, sans attaches avec le sol. (p.12-13)

" Amour ? le mot a trop servi, trop porté les rêves des hommes. Ce n'est plus qu'un mot creux, faussement prometteur, un peu écoeurant à la fin. Mais peut-être que- bienveillance-...
Navel est bienveillant pour l'homme et pour les choses. Il leur parle d'une voix claire, avec des mots sensibles, frais, lavés et rajeunis par cette lumière du coeur" (p.14)
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