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4.17/5 (sur 73 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pont à Mousson , le 30 Octobre 1904
Mort(e) à : Die, Drôme , le 1er Nov. 1993
Biographie :

Georges Navel, de son vrai nom Charles François Victor Navel, est un écrivain libertaire français.

Il a été manœuvre, ajusteur, terrassier, ouvrier agricole, apiculteur, correcteur d’imprimerie à Paris.
D'origine paysanne, son père était manœuvre dans les hauts-fourneaux et sa mère travaillait aux champs et aux bois tout en élevant ses enfants dont Georges était le treizième.

Pendant la guerre de 14-18, il est envoyé quelques mois en Algérie par la Croix-Rouge qui prend en charge les enfants des villages exposés aux bombardements, puis il rejoint sa famille à Lyon.
En 1918, en compagnie de ses frères, il assiste à des meetings et à des réunions organisées par des groupes d'avant-garde et rêve d'une société communiste-libertaire.

À partir de 1920, il suit les cours du soir de l'Université syndicale où il fait la connaissance du docteur Émile Malespine qui publie la revue Manomètre à laquelle participent Hans Arp, Tristan Tzara, Jules Supervielle...

Dès juillet 1936, Navel partait pour l’Espagne afin de prendre part au combat aux côtés des républicains. Démoralisé et malade, il rentra en France en septembre 1936. En 1937, Navel travailla quelque temps comme terrassier sur un chantier de l’Exposition internationale, aux Invalides. J. Paulhan qui avait publié un de ses premiers textes dans un numéro spécial de la NRF sur la poésie en 1933, en publia un autre sur son travail de terrassier en mai 1937.

Il écrit pour L'Humanité et Commune, publie des romans autobiographiques, correspond avec Bernard Groethuysen.

Mobilisé après la déclaration de guerre dans une batterie de DCA à Toul, Navel fut envoyé comme “affecté spécial” chez Hispano, puis gagna le Midi après la débâcle. Ce ne fut qu’en 1942 qu’il reprit la plume.

Paru en 1945, "Travaux", obtint le prix Sainte-Beuve en 1946. Navel y racontait son enfance et ses apprentissages.

Apiculteur à Seillons-Source d’Argens de 1944 à 1954, Georges Navel travailla comme correcteur d’imprimerie à Paris de 1954 à 1970 (à l’Humanité à partir de 1961).

Dans un nouvel ouvrage, "Parcours" (1950), il reprenait en le développant son récit autobiographique, sa méditation sur la condition des siens, sur le travail de mémoire et d’écriture, encore poursuivie avec "Chacun son royaume" (1960) préfacé par Giono (qu’il avait connu au Contadour) et "Passages" (1982).

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Source : http://militants-anarchistes.info/
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Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
Quand je lâchais pied, j'étais à bout, je voulais mourir. J'avais trop vu les murs de l'usine. Chaque journée recommençait les mêmes affres. Je ne payais pas le pain que je mangeais de sueur, mais de tristesse et d'ennui. Plus encore à l'usine qu'à l'école, je souffrais d'être enfermé. J'avais sur le dos un carcan pour toute la vie : gagner mon pain en travaillant.
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L'habitude nous abêtit et nous endort. Nous finissons par ne plus percevoir du monde que ses envers et ses ombres. Il nous faut réapprendre à aimer l'eau, le feu, à toucher la bête, le fruit, à regarder monter et descendre le jour avec des sens de prisonnier libéré, d'enfant en vacances, des yeux de commencement du monde. "La vie, dit-il* encore, ne vaut d'être vécue que dans la mesure où on s'en émerveille."


Préface de Paul Géraldy.
* c'est Georges Navel qui parle.
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On rêve de mourir, de crever pas loin dans le silence bienheureux d'un petit bois. On se sent vivre dans un monde qui n'a ni queue ni tête, comme si l'homme avait été jeté dans la vie comme dans un marais et qu'il ne puisse s'y maintenir qu'en se châtrant de sa conscience, en se scalpant de sa raison.
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Mon père allait vers sa quarantième année de présence à l'usine. Quand il n'en pourrait plus, qu'il s'arrêterait de travailler, l'usine lui servirait une pension, dix sous par jour en ce temps, juste la valeur d'un litre de vin ou d'un paquet de tabac...
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Ma mère m'a eu à quarante-sept ans. Je l'ai toujours connue comme une mère, comme une femme dont la beauté ne compte pas, mais seulement la bonté, la chaleur, la main à tartines. J'étais son treizième. Je l'ai toujours vue comme si elle avait eu soixante ans, comme toutes les vieilles femmes du village, les mères vertes et actives, sans jamais la confondre avec les grand-mères édentées, grondeuses, assises tout le long du jour avec leurs mains noueuses sur les genoux.
Dans le village on ne disait jamais d'une femme qui avait des enfants "madame" mais "la mère". Toutes les mère se ressemblaient. C'étaient des femmes à rides et à larmes. Leurs mains tannées sentaient l'ail. La mienne avait beaucoup pleuré, elle avait des lacs de larmes derrière ses lunettes, mais le reste du visage, du front à la bouche, continuait de sourire, la voix aussi.
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On se sent damné, séparé pour toujours de la communauté des vivants, l'âme et le corps desséchés par la torture du travail.
On rêve de mourir, de crever pas loin dans le silence bienheureux d'un petit bois...
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Je savais maintenant qu'on est sur la terre pour gagner seulement sa croûte, que la vie ne répond pas à cette attente de merveilleux qui donne aux enfants envie de grandir plus vite.
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Tous ces grands jeunes hommes bien portants, heureux de vivre, que faisaient ils dans la vie ? Je ne savais pas de quoi vivent les gens qui ne travaillent pas en usine ? Plus intelligents, plus habiles, riches de naissance ? Comment la richesse se gagne ?
Un jour je comprendrais de quoi les gens vivent, je n'aurais plus besoin de la terrible usine.

( p.169)
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C'était mon meilleur ami. ..........
Plus rien entre nous que des nouvelles de nos familles.
De son côté, beaucoup de morts, plus la sienne, celle de l'enfant dans l'adulte.
J'étais tombé de sa poche comme un vieux journal.
Nous n'avions plus rien à nous dire.
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Je ne crois pas au simple cafard, le cafard veut dire quelque chose. Il y a une part de cafard qui est en dehors de toutes raisons de santé. On peut être malade de la civilisation dans laquelle on vit, malade de l'homme dans les liens qu'on a avec tout l'humain.

( p.258)
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