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Critique de Ascyltus


J'ai lu ce quatrième volume avec bien moins d'enthousiasme que les trois précédents qui m'avaient passionné
Tout d'abord, il ne se passe pas grand-chose dans la vie du narrateur, occupé à la mise en forme du premier volume du journal. Une partie importante de l'oeuvre est donc dévolue à une réflexion sur la création, sur le rôle de l'art, et l'articulation entre la dimension autobiographique propre au journal et la volonté de faire une oeuvre qui vaille par elle-même. L'ennui, c'est que cela répète souvent ce qui a déjà été développé dans les précédents tomes – mais ce ressassement est aussi la caractéristique d'un journal.
Sur le fond, Neaud développe une vision assez mallarméenne du livre, de l'art : on ne discute pas de l'art, les oeuvres discutent entre elles. En parallèle, il met en scène plusieurs situations de discussions faussées, dans la famille ou sur les oeuvres d'art, notamment les planches assez drôles consacrées à une interview dans les studios de la radio locale. C'est donc une vision exigeante de l'art, qui n'est pas vraiment originale, mais qui va à l'encontre des attentes du public en demande de témoignage et d'anecdotes, et qui est rendue plus complexe, voire paradoxale, en raison de la dimension autobiographique de son propre travail.
Sur la forme, on a parfois l'impression de lire plutôt des pensées illustrées, souvent loin de toute dimension narrative, même si Neaud développe un jeu subtil d'échos internes ainsi qu'une réflexion très intéressante sur les moyens propres de la bande dessinée.

Reste la qualité exceptionnelle du dessin. Les nombreux paysages qui ouvrent et concluent le tome sont à couper le souffle. Cette réussite plastique affirme impérieusement le projet de l'auteur : ce journal est une oeuvre d'art.
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