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Critique de NicolaK


C'est encore toute secouée que je m'empare de mon clavier pour vous parler de ma dernière lecture.

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler des Radium Girls dont il est question, mais leur histoire est d'autant plus terrible qu'elle est vraie en tous points.

C'est le 24 décembre 1905, et nous sommes dans le laboratoire de fortune de Pierre et Marie Curie, installé dans les locaux de l'École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.
Leurs prix, dont le Nobel, ne leur a pas permis d'être mieux lotis.

Parmi leurs étudiants, Sabin Arnold von Sochocky, jeune Ukrainien de 22 ans, n'a pas envie de rentrer dans son studio et de s'y retrouver seul. Il décline l'invitation des Curie à les rejoindre pour le réveillon, préférant rester dans le labo pour tester les propriétés du radium.

À la poudre de radium, il ajoute par hasard un peu de minéral de sulfure de zinc et soudain, surprise, le récipient s'illumine !
De base, le radium émet un léger rayonnement, mais là on parle d'un gros éclat verdâtre, très lumineux. On va dire phosphorescent.

De l'eau lumineuse, que pourrait-il bien en faire ?
N'arrivant pas à lire l'heure sur sa montre-gousset, il en approche l'éprouvette et se dit que ce serait bien pratique que le cadran des montres soit directement éclairé.

Amoureux de Martha qui rêve d'aller en USA, il lui promit ce même soir qu'il l'y emmènerait.

C'est ainsi qu'en février 1917, il est installé à Newark et a monté son entreprise de fabrication de montres comme il en avait eu l'idée.

C'est la guerre, il propose à l'armée de fournir ces montres aux soldats.
Le contrat est passé, mais il faut du personnel pour peindre au pinceau et avec précision les aiguilles et chiffres.
Qu'à cela ne tienne, énormément de jeunes filles et femmes cherchent du travail. de plus, le salaire est alléchant, les employées étant payées à la montre.

Pour que la peinture ne se dilue pas dans l'eau après chaque coup de pinceau et pour gagner du temps, les filles rassemblent les poils de chameau entre leurs lèvres.

Et puis c'est amusant, cette peinture fluorescente. C'est bien sur les bijoux, pour illuminer les soirées avec la poudre jaune ramenée sur les robes en fin de journée. Même le petit frère de l'unes d'elles se fait peinturlurer les dents un soir de fête.

De toute façon, le radium est inoffensif, voire très bon pour la santé, il y en a partout, dans les parfums, les dentifrices, les crèmes, etc... donc pas de problème.

Sauf que les employées tombent malades quelque temps plus tard. Très malades. Et c'est incurable, le radium ne peut pas être éliminé, sauf si on a environ 1 600 années devant soi.

Comme je l'ai dit au début, j'ai vraiment été secouée. C'est un livre plus que poignant, qui m'a bouleversée.

Tout ce qui concerne l'affaire a été évoqué, on était bien entendu avec ces femmes, très jeunes, les plus âgées avaient une vingtaine d'années.
On voit bien entendu l'acharnement des nantis à cacher les faits, voire à les déformer, et beaucoup d'autres choses.

Comme par exemple, si à l'époque vous êtes un génie scientifique, ça ne compte pas si vous êtes une femme.
Mais je vous laisse découvrir.
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Si vous n'avez pas lu ce livre, faites-le, vraiment, parce qu'il semblerait que tout ait été étouffé.
Les "personnages" sont minutieusement décrits, les bons comme les mauvais. On s'immerge complètement.

Je remercie mon amie Nathalie qui m'a fait sauter sur ce livre à peine son retour était-il posté ou presque, et je vais faire comme elle, lire le tome 2 dans la foulée.
À très vite, donc.
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