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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le livre est composé de trois longues nouvelles qui racontent chacune une histoire, une par étage, se déroulant dans un immeuble plutôt bourgeois de la banlieue de Tel Aviv.
Eshkol Nevo scrute avec humour la société contemporaine israélienne, sa complexité, ses interrogations, ses débats, dans un pays où la peur est omniprésente. Il aborde les thèmes du couple, de la parentalité, des fondements de l'amitié.
C'est un livre très drôle. Chaque personnage se débat entre le ça, le moi et le surmoi de la théorie psychanalytique de Freud. Mais tout finit par s'arranger.
Premier étage : sous forme d'une conversation avec un proche, auteur de best-sellers, Arnon ancien militaire paranoïaque ,exprime ses soupçons. Il fait les questions et les réponses. Un jour, sa fille Ofri et Herman leur vieux voisin, se perdent. Arnon s'obstine à penser que le vieillard, malade, a commis une agression sexuelle sur sa petite fille malgré le constat de la police et le bilan psychologique. Puis Arnon ne maîtrise plus ses pulsions, passe à l'acte et demande conseil à son ami romancier.
Deuxième étage : dans une lettre destinée à une amie Neta qui vit en Amérique, la narratrice, Hani, raconte ce qui lui passe par la tête. Hani écrit parce qu'elle a besoin d'un témoin. Sa vie conjugale la soucie. Il y a un fossé entre le père idéal qu'elle s'était imaginé pour ses enfants et le père qu'est Assaf, son époux. D'ailleurs les parents de la petite Ofri du premier étage la surnomment « la veuve » car Assaf est rarement présent. Hani se heurte à la rigidité de la société israélienne qui voit d'un mauvais oeil les signes d'émancipation de la femme. La narratrice donne la réplique imaginaire à Assaf qui n'est ni mauvais père, ni mauvais époux. Un jour Eviatar, frère d'Assaf se présente chez elle pour se cacher. L'as de l'immobilier est devenu un escroc recherché par la police…
Troisième étage :la narratrice, Déborah, juge à la retraite, s'adresse à son mari décédé il y a quelques mois. Elle se rend à une manifestation de protestation contre les salaires dans le public, y fait un malaise, « stress post-traumatique » lui assène une psychologue. Déborah est sans nouvelles de son fils Adar qui après une thérapie a coupé les ponts avec ses parents responsables de tous ses maux. Elle reprend du service pour rédiger avec les manifestants une proposition de loi. de retour chez elle, Déborah est consternée de vivre à Bourgeville et met son appartement en vente. Elle rencontre Avner, un veuf, père d'Assia…
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L'envie de connaître le livre avant le film m'a permis de découvrir un nouvel auteur. Je confirme les appréciations positives concernant la construction narrative très pertinente : 3 personnages du même immeuble - chacun s'adresse à un interlocuteur privilegié qui devient vite le lecteur lui-même. Nous sommes ainsi au coeur des interrogations de trois personnages, fins narrateurs, qui, derrière une vie en apparence banale, se débattent avec des problèmes très gênants. Petite réserve : si j'ai aimé le suspens des deux premiers récits, le troisième m'a semblé plus ennuyeux avec des longueurs.
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Trois étages, trois histoires de famille, chacune avec ses propres caractéristiques: père de famille inquiet sur premier, jeune femme qui s'ennuie en s'occupant seule de ses enfants lorsque son mari est en déplacement pour le travail au deuxième, retraitée veuve qui cherche à rompre la solitude et va s'engager dans un mouvement contestataire au troisième.
Trois histoires, trois personnages qui ne savent quasiment rien les uns des autres, dans une sorte de comédie de moeurs que j'ai beaucoup appréciée.
Cela se passe à Tel-Aviv mais cela pourrait être quasiment transposé n'importe où tant les situations décrites sont humaines et universelles.
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Haïfa, un immeuble, de nos jours. Trois étages, trois tranches de vie qui forment un captivant et solide roman.

Très rapidement, le lecteur est happé par le récit grâce au talent de l'auteur. Ce dernier introduit subtilement l'interrogation qui conduit à la naissance d'une anxiété puis à sa montée progressive en intensité ; le lecteur est très vite pris par l'ouvrage, il devient en quelque sorte prisonnier de la cage d'escalier. Ajoutez un réel savoir-faire dans l'expression des craintes, des doutes et des tourments des personnages et vous obtenez un roman captivant et fort justement ciselé.
La structure de l'ouvrage est indiquée par son titre qui fait allusion au « çà », au « moi » et au « surmoi » freudiens. La forme du récit varie d'un étage à l'autre, mais, dans les trois cas présentés, elle passe par l'exposé que fait l'un des personnages à un correspondant extérieur à l'action. Cet exposé passe tour à tour par une conversation, une correspondance et un enregistrement téléphonique. Ces décalages placent le lecteur en spectateur de dialogues qui ne sont en réalité que des monologues intérieurs, puisque le locuteur ne peut qu'imaginer les réactions de son correspondant. Cette forme narrative est très vivante.
Il arrive dans la vie que l'on se confie plus intimement à un inconnu ou à une personne éloignée qu'à ses proches. Ce degré de liberté supplémentaire qu'apporte l'écoute d'un tiers non impliqué favorise l'expression plus profonde des sentiments. Dans ce domaine, Eshkol Nevo excelle.

Mais que se passe-t-il donc dans cet immeuble ? Par la cage d'escalier (ou une fenêtre), trois histoires s'effleurent, mais suffisamment pour capter l'attention du lecteur.

C'est à ce dernier de parachever chacune de ces trois histoires de vie, suivant en cela les recommandations de l'auteur : « Tu sais quoi ? Fais comme si tu écrivais un roman (…) pense à un bon happy end pour conclure cette histoire. D'accord ? »
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