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Critique de Calimero29


Nous voilà à Johannesburg, où Ana, psychologue clinicienne vit seule. Lors d'une permanence assurée dans un collège privé, elle rencontre Helen, la mère adoptive de Zuri,13 ans, qui se scarifie et pour laquelle elle est très inquiète. La rencontre avec l'adolescente déclenche un malaise chez Ana qu'elle n'aura de cesse de masquer, d'abord par la boisson dont elle est dépendante depuis que son compagnon l'a quittée puis en s'impliquant au-delà de ce que lui autorise la déontologie de son métier pour aider Zuri pour finir par regarder la vérité traumatisante en face.
Zuri et Ana ont en commun un passé dramatique et une façon semblable d'y faire face : l'autodestruction par l'alcoolisme pour Ana, par la scarification pour Zuri. le chemin vers la guérison des deux personnages confère au roman une tension qui va croissante jusqu'à la découverte de la vérité par le/la lecteur/trice.
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est l'arrière-plan social en Afrique du Sud; le racisme est encore très prégnant malgré l'abolition de l'apartheid en 1991 et l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela en 1994; les esprits sont loin d'évoluer aussi vite que les faits. Les Noirs et les Blancs vivent côte-à-côte mais pas ensemble. L'auteure a souligné ce point avec des personnages de couleur différente : Ana est blanche ainsi qu'Helen, Zuri, sa fille adoptive est noire ainsi que la nounou d'Ana qui a remplacé sa mère démissionnaire, la voisine d'Ana avec laquelle elle lie amitié est noire, le SDF qu'Ana aide à se nourrir est noir. Zuri est le personnage le plus emblématique de la tension raciale qui règne au sein de la société sud-africaine : elle est noire mais élevée par une mère blanche, dans un milieu blanc auquel elle se sent étrangère même s'il est plus confortable que n'aurait été son milieu d'origine. Elle a sans cesse le sentiment d'être exclue par les deux communautés.
Un roman plus profond qu'il n'y paraît, qu'on a du mal à lâcher une fois commencé.
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