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Critique de nilebeh


En quelque 120 pages, Mana Neyestani, dessinateur iranien qui dut quitter son pays pour raisons politiques, raconte le parcours du combattant du réfugié qui veut s'installer en France. Personne, on suppose, n'ignore les tracasseries administratives, les Français en faisant l'expérience à peu près tous les jours. Les délais d'attente, l'arrogance du moindre préposé investi de la moindre responsabilité, les horaires de bureau incompatibles avec ceux de votre job, les ping-pongs entre offices où vous jouez le rôle de la balle, nous connaissons.
Quand on est Français et donc capable de s'exprimer dans la langue nationale, il faut encore y ajouter les interminables attentes au téléphone, les numéros surtaxés, la mauvaise humeur de certains fonctionnaires ou leur incompétence. Et j'en passe.
Rien de bien nouveau donc depuis le théâtre de Courteline, les ronds-de-cuir ont toujours mauvaise presse.
Et pourtant...Dans tous ces bureaux travaillent des gens le plus souvent de bonne volonté, plus ou moins bien formés, en général plutôt mal payés, mutés dans des zones où ils ne veulent pas forcément aller, faisant ainsi des heures de métro-train-RER ou bien respirant l'air des bouchons des grandes villes.
On peut essayer de faire rire en instruisant sur les conditions d'obtention des précieux documents qui donnent droit, enfin, à respirer un air un peu moins lourd. A espérer se construire un autre avenir pour soi-même et ses enfants. Et c'est là que le bât blesse : vaguement caustique, rarement positif, Mana Neyestani n'est pas drôle. Ses dessins sont de bonne facture, mais le texte n'est ni corrosif ni drôle. Juste un brin aigrelet . Il reconnaît qu'en tant qu'invité de la Ville de Paris, il a été bien plus chanceux que nombre de réfugiés, lui qui a été pris en charge, logé, accueilli.
Ce petit manuel aura au moins appris certaines choses au lecteur, notamment l'existence de tous ces offices en charge des réfugiés, au nom de sigles, structures complexes qu'on pourrait peut-être réunir en une seule, plus accessible et plus efficace. On apprend aussi qu'un réfugié doit avoir un « titre de voyage pour réfugié », qui lui permet de se déplacer sans visa dans l'espace Schengen, mais permis valable deux mois seulement alors qu'il en faut cinq ou six pour le renouveler...

Une curiosité plus qu'une réussite...

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