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Critique de marina53


En tant que dessinateur de presse, Mana Neyestani a travaillé pour plusieurs journaux politiques réformistes et d'opposition sans rencontrer le moindre problème. Suite à l'interdiction de plusieurs journaux et se retrouvant ainsi sans travail, il se dirige vers la presse jeunesse. Tout se passe bien pendant 2 ans, il propose tous les samedis matins et les dimanches soirs, un sujet de science ou de satire. Mais, en 2006, il dessine une conversation entre un gamin de 10 ans et un cafard. Or, il prête à ce dernier un mot d'origine azéri : namana. Les Azéris sont un peuple ethnique d'origine turque du nord-ouest de l'Iran, opprimés par le régime central. Dès lors, ces derniers se sentant offensés et insultés, des manifestations estudiantines sont organisées. Des manifestations qui gagnent les rues et provoquent des émeutes. le responsable est de suite trouvé : Mana Nesyestani. Lettres d'excuse, convocations chez le procureur général puis détention provisoire... le cauchemar ne fait que commencer...

Mana Neyestani nous livre le récit de sa descente aux enfers. Partant d'un simple cafard utilisant un mot d'origine azéri, il va être plonger dans une machinerie judiciaire aussi incroyable qu'effroyable. Dans un pays autoritaire et façonné par la censure, Mana sera confronté à une bureaucratie froide, à des violences verbales et physiques, à des hommes corrompus et à une machination politico-judiciaire. de ce qui devait n'être qu'une simple détention va prendre des proportions inimaginables, tout ça à cause de son petit dessin. Il décrit, pas à pas, son parcours ponctué de vains espoirs, de craintes, de peurs et relate son désarroi et son impuissance face à un système aveugle. Un témoignage poignant et glacial qui nous plonge dans une ambiance oppressante et intense. le trait hachuré et le noir et blanc servent à merveille cet album qui donne à réfléchir sur la notion de la liberté d'expression...
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