il ignorait l’effet de ces produits chimiques, mais aurait dû poser des questions. Il aurait dû savoir que tout ce qui tuait les plantes tuait les gens. Ou pire encore.
Lorsqu'il leur avait parlé de ce livre, ses amis vétérans avaient été surpris de son intérêt pour un texte écrit par un homme appartenant à ceux qui avaient autrefois essayé de les tuer. Qu'ils avaient autrefois essayé de tuer.
Mais Dan se sentait animé par le besoin de comprendre ces gens qu'ils avaient déshumanisés pendant la guerre.
En cherchant leur humanité, c'était la sienne qu'il tentait de retrouver.
Il avait mis des années mais il avait maintenant compris qu'il n'était pas destiné à devenir cigale mais à rester nymphe. Il devait faire fi de son passé pour être libre pour se transformer en un homme nouveau, un homme calme et heureux. Son fils avait raison. Ils devaient tirer un trait sur toutes ces choses. Sa demande de visa, la recherche de ses parents. A quoi bon remuer les traumatismes du passé et entrainer sa famille avec lui ? Il devait accepter la vie telle qu'elle était, élever ses enfants, prendre soin de Binh
La guerre ne fait pas que tuer des gens, elle nous vole aussi notre gagne-pain et détruit la nature.
Quand le ciel fait naître un éléphant, il fait aussi pousser de l'herbe
Dans une famille, les gens n'ont peut-être pas toujours les mêmes plumes mais ils volent avec les mêmes ailes.
Une femme mérite le titre de mère non pas simplement parce qu'elle donne naissance mais au nom des années passées à élever son enfant, des nuits sans sommeil à le veiller quand survient une maladie, des nombreux repas et discussions partagés, de la joie qui double en sa présence, et de la tristesse que cette même présence atténue.
La persévérance transforme le bout de fer en aiguille ; ce proverbe était porteur d'une si grande sagesse.
Elle n’en revenait pas de se confier ainsi à lui. Où étaient passées les leçons de sa mère ? Une femme ne révélait jamais ses sentiments en premier. Si d’autres l’apprenaient, Trang serait moquée, traitée de cọc đi tìm trâu, « la longe qui cherche le buffle ».
Je suis peut-être une prostituée, Trang, mais je le fais pour ma famille et j'en suis fière. Et ces soldats américains sont là pour nous sauver de ces sauvages de communistes. Moi, j'ai envie de les rendre heureux. Alors vas-y, traite-moi de prostituée si tu veux.