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Critique de traversay


Après le somptueux Pour que chantent les montagnes, Nguyen Phan Qué Mai est loin d'en avoir fini avec l'histoire tumultueuse de son pays d'origine. Et la guerre au Vietnam n'est pas terminée, plus de 50 ans après, pour les combattants américains survivants et surtout pour les habitants du Vietnam qui l'ont vécue dans leur chair, sans oublier les enfants métissés, ces Amérasiens qui vivent l'ostracisme et le mépris depuis leur naissance. L'autrice avait du grain à moudre et une documentation importante, parfois des témoignages directs, à sa disposition. Restait à y joindre un souffle romanesque et, sur cet aspect-là, la romancière ne manque pas d'inspiration, loin s'en faut, comme le montre Là où fleurissent les cendres, bâti avec beaucoup de virtuosité autour de plusieurs personnages forts, chacun emblématique d'une situation douloureuse (la jeune femme qui fréquente les bars à soldats en 1969 et que son amant abandonne, le militaire américain qui revient sur ses traces, bien des années plus tard, après avoir abandonné la mère de son enfant, l'Amérasien qui cherche désespérément son géniteur). Nguyen Phan Qué Mai joue parfaitement avec les temporalités, scrute les dilemmes moraux et maîtrise les rebondissements, jusqu'au dénouement. Avec une, ou plutôt des histoires pareilles, le livre est évidemment souvent bouleversant mais il dépasse parfois la limite (impression évidemment subjective), dans la recherche de l'émotion à tout prix, qui signifie parfois se départir d'une certaine pudeur. Chagrin, pardon, regrets, résistance : les ingrédients du roman sont suffisamment puissants et les faits poignants pour ne pas nécessiter un degré de plus vers un sentimentalisme trop prononcé.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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