Il est sûr que je retournerai à Sa Pa. Il faut y retourner ! Pourquoi donc ? Parce que Sa Pa est une terre d'amour, une terre qui vous prend !
Mais, sur notre terre, quel est le terroir qui n'est pas d'amour, qui ne s'attache pas les gens ? Faisons en sorte que, chaque jour, cette terre soit de plus en plus fertile, de plus en plus belle. Telles furent mes pensées, des pensées qui venaient du plus profond de mon coeur.
Et vous, vos pensées sont-elles les mêmes ?
Voilà que le printemps revient. Encore un Têt qui s'éloigne. Ecoutez bien le murmure de la voix enfouie au fond de vous. Il vous faut vivre une vie qui soit digne d'être vécue, quelle qu'elle soit...
Mon père était instituteur. Quant à ma mère, chaque fois qu'elle remplissait la fiche de renseignements, à la case profession, elle inscrivait : "femme au foyer". Mais au regard de la situation intrinsèque, je me demande si elle a jamais été "au foyer", ma mère : elle était soit à la rizière, soit en train de planter des légumes, de les vendre au marché ou encore de ramasser du bois. Tout travail était bon à prendre pour faire bouillir la marmite.
Chez nous, on était toujours à court d'argent. Lorsque le gouvernement a décrété le nouveau dong, je me rappelle, nous n'avions quasiment rien à changer. Nos économies auraient eu grand-peine à se convertir en une coupure de mille.