AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Klasina


L'un des derniers écrits de Nietzsche.
Il se veut être une critique du christianisme. Nietzsche, contre l'homme moderne, modèle type de la décadence, se soulève : son hypocrisie à l'égard du christianisme. Les dirigeants se disent chrétiens pour simple apparence. La musique Wagnérienne n'est-elle pas lourde et endormante ?
Plus globalement, la religion chrétienne est décadente. Elle nie tout simplement la volonté de vie. En effet, pendant deux millénaires, quel dieu nouveau a été vénéré, pourquoi d'autres religions n'ont-elles pas vu le jour ? C'est que le christianisme, a étouffé la volonté. Elle s'est tue dans une inertie quitte à amoindrir les facultés créatrices de l'homme. Non, il ne veut plus façonner le réel. Il ferme les yeux au monde « tel qu'il est », à sa beauté, à la vie qui est la seule noblesse à vénérer. La négation de la vie, telle a été l'ère du christianisme, « religion de la compassion », qui incite à souffrir, d'abord pour l'autre et pour soi. La « moraline » a épuisé les forces de l'homme.
L'Eglise s'est arrogé le monopole de la Vérité. « Elle a fait de toute valeur une non valeur, de toute vérité en mensonge, de toute sincérité une bassesse d'âme". (guerre aux valeurs aristocratiques et à la volonté).
La philosophie, le savoir s'en trouvent dès lors condamnés. Son « tu dois » tait le « je veux »… Elle opère une négation de la volonté personnelle au profit d'une volonté impersonnelle, égale à toute.
Nietzsche montre que le savoir a été pris à reculons. Toute l'ignorance de l'homme, « sa bassesse » l'ont conduit à saper les bases existantes du savoir depuis l'Antiquité : les méthodes, les savoirs gréco-romains, sciences, de la nature, les mathématiques… « Un travail du monde antique en pur perte », un édifice détruit par le christianisme. Alors qu'ils était déjà là !
Son refus de l'esprit scientifique amène Nietzsche en dire qu'elle « un truquage du réel », un « arrière monde ». Par là, elle n'est que mensonge, car elle consiste en un refus « de voir ce que l'on voit ». le savoir n'est pas permis hors celui qui est de Dieu. Nietzsche se réfère à des épisodes bibliques « Tu ne connaitras point », l'auteur en dit que le prêtre est à l'origine de ce complot contre le savoir, connaitre revient à devenir l'égal de Dieu, ce qui n'est pas concevable. L'histoire du Christianisme n'aurait été qu'un « mensonge ». Il a trompé le réel.
Montrant ce qu'a été le christianisme dans l'histoire, Nietzsche se rabat sur les hommes d'église, pour ensuite s'intéresser à l'image de Jésus Christ. Commençons par la critique amère qu'il adresse aux prêtres, qui sont le pro type du nihilisme. le prêtre prend la volonté de dieu selon son intérêt, imposteur, il parle au nom de Dieu, mais derrière le nom de Dieu, se cache sa volonté propre. Il exige, pour ses honneurs, pour sa richesse : mais où est la Vérité dans son coeur, dans son esprit ?
Nietzsche va montrer que le christianisme d'église a été une totale mécompréhension du message originel en opérant une focale sur Jésus Christ. Jésus Christ n'était-il pas celui qui prônait la non violence ? Ainsi n'est- il pas étonnant que Nietzsche en dise qu'il ne ressentait aucun ressentiment à l'égard des dirigeants en place. C'est donc une erreur que de croire, que Jésus, a été un messie qui a voulu renverser l'ordre établi, en révolte contre ce monde. Jésus « n'attache aucune importance à rien d'établi, la lettre tue, tout ce qui fixe ». Par conséquent, il n'écrit pas. Nietzsche voit en lui « l'esprit fort ». le « Royaume de Dieu n'est pas de ce monde » : les biens des prêtres, l'ordonnancement de l'église n'est pas conforme, en vérité, à ce royaume de Dieu, au règne de Dieu. C'est dit-il « une expérience d'un coeur », des « réalités intérieures ». C'est le monde intérieur qu'il s'agissait de changer. Il y a par là « déformation du symbolisme originel ». La mort du Christ, aurait été perçue, de la part de premiers chrétiens, soient les disciples, apôtres, sous le signe de vengeance. On a voulu vengé Jésus Christ. On l'a qualifié de « rebelle » contre les dirigeants. Mais Jésus ne prônait-il pas la non violence. « Aime tes ennemis ? ». Dès lors c'est l'homme du ressentiment qui a biaisé le message originel. St Paul, selon Nietzsche est vraiment à l'origine du truquage du message du Christ.
Nietzsche termine par la mise en procès du christianisme. Inversion de toutes les valeurs, il doit y avoir. - le calendrier peut commencer le dernier jour du christianisme. Ainsi s'achève l'Antéchrist ( suivi d'une loi contre le christianisme). le jour où la volonté de vie est délivrée de son bourreau !
A présent, il est encore tant de bouger, de sculpter le temple gréco-romain de la vie ! Soyons créateurs !
De quoi réfléchir sur l'histoire du christianisme, sa place dans l'histoire, son rôle et ses influences, et la nécessité d'avoir un esprit critique et libre face à ce qui est dit. Ce livre est aussi une guerre contre ce que Nietzsche combattait dont l'exemple parfait est le christianisme : le nihilisme !
Commenter  J’apprécie          50







{* *}