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Critique de Orphea


Quatrième opus de la revue Pop Icons consacré à un pilier de la littérature et de la culture en général.

Je suis ravie de retrouver ce format que j'ai découvert dans le numéro consacré à Stephen King. C'est fluide, c'est aéré, c'est documenté sans être pointu, et surtout c'est illustré !

Je me suis arrêtée trois fois au cours de ma lecture pour lire des nouvelles que je ne connaissais pas. Pari réussi pour Alex Nikolavitch : donner envie de découvrir ou redécouvrir un auteur légendaire.

D'ailleurs, le côté légendaire du "reclus de Providence" en prend un coup dans cet ouvrage. Loin d'être le misanthrope claustré vivant la nuit, cet homme a noué de nombreux liens tout au long de sa vie et a exploré la Nouvelle-Angleterre dans ses moindres recoins.

Et même si nous pouvons continuer à dire qu'il était raciste, il s'avère surtout que ses idées étaient souvent contradictoires, opportunistes, affectées.
Il s'agissait davantage d'une posture défensive par rapport à un passé fantasmé dans lequel l'homme blanc aurait été pur, l'élite de l'humanité qu'il faudrait préserver d'un mélange dangereux. En effet, il craignait par-dessus tout les atavismes profonds, ses deux parents ayant été internés : il pensait donc que la civilisation n'avait que peu de pouvoir contre les instincts primaires. Un terreau fertile pour un racisme très marqué par les idées répandues de l'époque.

Peut-être que le remède aurait été une véritable rencontre avec cet autre qui lui faisait si peur ? Loin de rester figé toute sa vie sur des idées préconçues, il s'est parfois laissé convaincre par ses amis et correspondants. Nous noterons, par exemple, qu'il s'est marié à une jeune femme juive alors qu'il avait notoirement défendu des idées antisémites...

On ne peut que regretter qu'il n'ait pas été assez courageux pour se confronter à ce qu'il ne pouvait admettre. L'angoisse de l'inconnu est un des motifs les plus puissants de son oeuvre.
Sans doute a-t-il puisé dans ce fond de peur pour créer ses textes mythiques ?
L'art n'excuse pas l'homme, mais on aurait tort de se priver de ses pépites. D'ailleurs, il est mort et des lecteurs intelligents sauront extraire le bon grain de l'ivraie.
C'est mon point de vue.

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