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Critique de Charybde2


Désenchantement cynique, dandysme désabusé, pour un feu d'artifice jubilatoire...

Publié en 1950 par un auteur de vingt-cinq ans, ce court roman désenchanté fit l'effet d'une bombe à l'époque, et donna le coup d'envoi à la constitution du groupe littéraire informel des « Hussards ».
La quatrième de couverture parle de « livre insolent, romantique et tendre », pour cette « chronique intime, à la fois cynique et sentimentale, d'un peloton de hussards qui pénètre en Allemagne en 1945 ».
La langue de Nimier est en effet magnifique, et nous emmène avec bonheur et parfois jubilation dans les méandres des monologues intérieurs des principaux personnages : vieux colonels de carrière vichystes pesamment ralliés à la Libération, commandants déchirés plus ou moins suavement par leur homosexualité non assumée, fausses brutes au coeur tendre issues des FFI, des FTP, voire secrètement de la Milice, naïfs engagés volontaires romantiques, femmes allemandes plus ou moins accueillantes à l'envahisseur,... le rire et l'émotion sont brillamment servis par le style acéré et l'alternance remarquable des tons et des points de vue. Entre dureté profonde et insolence jaillissante, la lecture est captivante jusqu'au bout.
Il n'en reste pas moins que le désenchantement cynique est omniprésent, et que le dandysme désabusé qui tient lieu le plus souvent de réflexion, nu derrière le charme des formules assassines, laisse rapidement un certain sentiment de malaise, correspondant vraisemblablement aux objectifs de l'auteur, figure de proue de cette « nouvelle droite littéraire » qui tentait alors de renaître après les heurts de l'épuration de 1944-1947.
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