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Citations sur Anthologie poétique et romanesque (15)

La vie profonde

Etre dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Etendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains.

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace.

Sentir dans son coeur vif l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :
– S’élever au réel et pencher au mystère,
Etre le jour qui monte et l’ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise.

(Extrait du recueil "Le coeur innombrable")
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Si vraiment les mots t’embarrassent,
Ne dis rien. Rêve. N’aie pas froid,
C’est moi qui parle et qui t’embrasse.
Laisse-moi répandre sur toi,
Comme le doux vent dans les bois,
Ce murmure immense, à voix basse…
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Vivre, permanente surprise


Vivre, permanente surprise !
L’amour de soi quoi que l’on dise !
L’effort d’être, toujours plus haut,
Le premier parmi les égaux ,
La vanité pour le visage ,
Pour la main ,le sein, le genou ,
Tout le tendre humain paysage !
L’orgueil que nous avons de nous ,
Secrètement .L’honneur physique ,
Cette intérieure musique
Par quoi nous nous guidons ,et puis
Le sol creux , les cordes, le puits
Où lourdement va disparaître
Le corps ivre d’éternité .


Et l’injure de cesser d’être
Pire que de n’avoir été ! . »
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Les coeurs voudraient bien se connaître,
Mais l'Amour danse entre les êtres,
Il va de l'une à l'autre attente
Et comme le vent fait aux plantes
Il mêle les douces essences ;
Mais les âmes qui se distancent
Sont plus rapides dans leur course
Que l'air, le parfum et la source
Et cherchent en vain à se prendre,
l'Amour n'est ni joyeux, ni tendre...
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Ton corps est cette nuit profond comme la terre,
Ton cœur s'ouvre, s'élance et pleure : c'est l'amour...
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La vie profonde -

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains.

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace.

Sentir dans son cœur vif l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :
- S’élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

(extrait de "Le Cœur innombrable", 1901)
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Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,
Etendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage,
La sève universelle affluer dans ses mains.

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l'espace.

Sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :
- S'élever au réel et pencher au mystère,
Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...
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Un poème pour fêter l'accalmie, pour chanter la fin de la canicule en région parisienne :

Dieu merci,la pluie est tombée
En de fluides longues flèches,
La rue est comme un bain d'eau fraîche,
Toute fatigue est décourbée.

Les réverbères qui s'allument
Par cette nuit lourde et mouillée,
Brillent dans la ville embrouillée
Comme des phares sur la brume.

Un parfum de verdure nage
Dans toute cette eau renversée;
A petites gouttes pressées
L'été s'évade du naufrage.

On voit des gens à leur fenêtre
Qui, le corps et le rêve en peine,
Respiraient et vivaient à peine,
Et que l'ondée a fait renaître.

La journée était moite et lente
Et couvait trop son rude orage;
Maintenant l'esprit calme et sage
Se trempe d'eau comme une plante.

L'âme était sèche, âcre et rampante,
L'éclair y préparait sa course;
L'air est dans l'air comme une source,
D'humides courants frais serpentent,

Tout se repose et tout s'apaise,
Tout rentre dans l'ombre et le somme,
Tandis que meurt au coeur de l'homme
Le feu des volontés mauvaises.

Anna de Noailles (1876-1933) L'ombre des jours.
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« Eau tendre où le printemps abonde,
Pluie industrieuse et féconde,
Dont le clair et piquant tapage
Est en marche dans le feuillage.
Fine habitante des nuages,
Toi qui transmets le ciel au monde,
Viens danser dans mes mains ouvertes,
Abaisse tes pieds diligents,

— Ô ma sauterelle d’argent —
Sur ma joue à tes jeux offerte ;
La nue auguste se dévide
En minces écheveaux liquides.

— Ondée heureuse qui me touches,
Tu peux donc laisser sur ma bouche
La saveur des hautains espaces.
Tout ce que mon regard embrasse
Quand il parcourt la vaste nue
Est dans ta douce bienvenue.

— Ô perleuse et tremblante échelle
Où mon regard va s’élevant
Aussi rapide que le vent,
Je me tiens sur ta passerelle !
Apaise par ton eau légère,
Qui pourtant s’abat en torrent,
La grande soif d’un cœur souffrant
En qui tout émoi s’exagère !
Viens noyer sous ton eau hardie
Mon déraisonnable incendie ;
Éteins ce cœur si brave, et qui
Languit sur ses lauriers conquis ;
Endors ce frémissant espoir
Qui s’irrite et ne peut surseoir,
Et que je sois, humide amie,
Sous ta ruisselante accalmie,
Comme une Naïade endormie… »

(extrait du recueil « Les Forces Éternelles »-p. 272 et 273)
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Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait jouer et entrer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.

Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs demain.

Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte ;
et puis tout redevient encore silencieux,
et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux

S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.
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