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Critique de Kittiwake


Hymne ou élégie à la féminité, à la maternité?

Ce récit, tant il est difficile d'y associer le mot roman, est une confession extrêmement intime de tout ce qui peut tourmenter l'esprit féminin, de la petite enfance, celle qui crée les les ancrages pour les souffrances futures jusqu'à l'âge adulte, lorsque la terrible étape de la maternité vient bouleverser encore ce qui semblait être établi sur des critères façonnés par l'entourage, la famille, la société.

Les questions sont ordinaires, et constituent le fond e commerce de toute une littérature censée comprendre et proposer des solutions, comme si elles existaient, ces solutions. Puis-je être mère? Qu'est ce que c'est être une bonne mère? Jusqu'à ce que l'urgence d'un petit être vagissant refoule ces interrogations pour laisser place à un instant maladroit et toujours culpabilisant.

La grossesse, avec son lot de modifications corporelles aussi étranges que l'évolution de l'enfance vers la puberté, la sensation d'être habitée, et surtout l'intrusion intempestive de mains étrangères à l'intérieur de son corps, pour d'autres raisons que le plaisir partagé, dans une volonté de bien-faire qui ne se pose plus les questions de l'accord de la patiente.


Point culminant de l'épreuve : l'accouchement. Décrit avec sensibilité et réalisme, cette douleur incomparable qui survient par vagues successives, annihilant tout raisonnement logique, avec la seule terreur de la vague suivante. Et puis les tissus meurtris, déchirés, qui sonnent le deuil du corps jouissant d'antan. Assortis d'une fatigue immense, hypnotisante, délétère. Et la naissance de l'angoisse permanente pour la survie de l'enfant.


A qui s'adresse un tel récit? Aux femmes, sans doute, pour faire ressurgir ce vécu plus ou moins lointain. Mais je serais curieuse de savoir ce qu'en pensent les hommes s'ils tentent l'aventure de se plonger dans cette lecture.
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