le résumé de ce roman me faisait un peu penser à La femme au manteau violet de
Clarisse Sabard, que j'avais beaucoup aimé et je suis donc repartie avec.
C'est un roman plutôt court mais concentré. Eliza quitte Chicago, son mari dangereux et leurs fils pour devenir Violet Lee dans le Paris dans années 50. Il faudra qu'elle se reconstruise, se réapprenne et se réalise. Au fil de rencontres toutes plus impactantes les unes que les autres Eliza laisse la place à Violet.
Derrière l'objectif de son Rolleifleix, la jeune femme appréhende la ville et la vie.
Vingt ans plus tard, elle peut enfin rentrer à Chicago et tenter de retrouver son fils. Elle revient en sa qualité de photographe qui a toujours l'envie et le besoin de montrer la vie telle qu'elle est. A ce moment-là, les émeutes de Chicago commencent à peine et elle sera dans l'oeil du cyclone.
J'ai tout simplement adoré ce roman. Si je ne sais toujours pas comment on peut abandonner son enfant, je comprends la rage au ventre, le besoin de vivre et de survivre. le besoin de laisser sa trace.
Ici, l'autrice utilise la photographie pour protéger et exposer sa protagoniste principale, pour aborder des sujets qui sont encore aujourd'hui de société.
J'aime toujours énormément les romans où les lieux sont également des personnages. Ici, Paris et Chicago ont leur place et j'ai aimé voir cette dichotomie entre les époques. Quand Eliza quitte Chicago, c'est une femme blanche, riche, privilégiée, dans une ville qui exploite la ségrégation. Quand elle revient, son expérience parisienne et la sociologie inculquée par son père la font préférer les bas quartiers et leurs habitants.
En pleine crise de la guerre du Vietnam et du mouvement Hippy, les jeunes ont des choses à dire et Violet est bien décidée à les écouter, les voir, tout en retrouvant la trace de son fils.
En bref, un petit coup de coeur pour ce roman que je conseille fortement.