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sur 1271 notes
Mai 1897. La révolution française est passée par là, la Commune de Paris également mais l'aristocratie est toujours bien présente et influente bien qu'en fin de course. C'est dans cette atmosphère de fin de règne que se déroule ce roman. Ce monde vivant en vase clos entre dîners fins, spectacles et autres plaisirs a besoin de donner un sens à sa vie. Nous découvrons le monde des dames patronnesses, ces femmes de l'aristocratie qui font oeuvre de charité en aidant les plus pauvres. Certaines par conviction profonde, d'autres pour se donner bonne conscience ou juste pour se montrer.

"Si ces vertueuses dames patronnesses ne visaient pas à panser les plaies d'une société foncièrement inégalitaire, elles s'employaient à en apaiser les convulsions et à faire accepter aux pauvres l'injustice de leur destin. Qu'ils en saisissent la valeur rédemptrice et consentent à porter leur croix, et ils rejoindraient ces figures de la sainteté indigente, dont on se servait pour édifier les enfants des riches."


En ce mois de mai 1897, un événement phare va avoir lieu : le Bazar de la Charité. Cette grande vente au profit de bonnes oeuvres est l'événement où il faut être. Trois femmes vont être unies par le drame qui va avoir lieu : un terrible incendie dans lequel beaucoup de ces dames patronnesses vont trouver la mort et qui va laisser les survivantes traumatisées.

Ce roman nous montre comment un traumatisme va permettre à deux de ces femmes de redonner un sens à leur vie. Telles le phénix, ces deux femmes tourmentées vont renaître de leurs cendres suite à cet incendie. Ce drame va les mettre face à elles-mêmes, leur permettre de réfléchir sur leur vie. La part des flammes est un roman passionnant porté par la superbe plume de Gaëlle Nohant. Un roman sur la renaissance individuelle, sur la fin d'un monde qui périt dans les flammes pour renaître des ses cendres sur de nouvelles bases plus saines. Une très belle découverte.

"Chaque fois qu'elle pensait à la duchesse d'Alençon - et elle pensait souvent à elle -, Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes, encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière."

Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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J'ai découvert ce livre en écoutant Gérard Collard lors de sa présentation "le coup de coeur des libraires" sur une chaîne de télévision.
Et je dois dire que l'éloge qu'il faisait de ce roman est tout à fait vrai.
Pour moi, c'est le roman d'histoire de l'année!
Gaëlle Nohant, nous plonge dans Paris en Mai 1897, où l'incendie spectaculaire du Bazar de la Charité, laissera des traces indélébiles dans l'histoire de Paris mais aussi dans cette société bourgeoise aux codes si bien décrits qu'on ne peut nier l'importance du Nom, de la descendance, du mariage, de la filiation et du pouvoir.
Car si l'on se plonge au fond de cette haute société, on s'aperçoit que la femme malgré le fait qu'elle dût faire un bon mariage et de nom, a un pouvoir extraordinaire sur son mari et domine à sa manière son avenir.
Faute de travailler, ces femmes aux âmes charitables comme la duchesse d'Alençon, contribuent à leurs manières et pour certaines de façon naturelle à donner sans compter et sans peur, de leurs temps et en jouant de leurs influences pour que la société dite du peuple, ne soit pas laisser pour compte.
Bien sur, ces quelques femmes bienveillantes ne changeront pas la condition de ce peuple français parisien mais elles participeront d'une façon qui leur est honorable, pour quelques uns, à les aider. Surtout et il ne faut pas l'oublier qu'une épidémie de tuberculose s'abat sur ce même peuple, à ce même moment.
Elles auront le courage d'affronter cette épidémie foudroyante comme elles ont eu le courage d'affronter les flammes.
Certaines n'en ressortiront pas vivantes, d'autres prendront conscience de leurs conditions, de leurs pouvoirs et oseront comme Mme de Raezal se mettre au devant de la scène et sortir de leur léthargie que cette condition sociale leur impose pour enfin devenir, exprimer et prendre le relai de celles qui ont laissé leur âmes périrent dans le feu pour des raisons bien déterminées ou parce qu'elles n'ont pas pu sortir de ces flammes.
Déterminer, oui elles le seront et elles feront en sorte que le pouvoir de certaines familles ne détruise pas des âmes pures, incomprises par leurs proches comme celle de Constance d'Estingel. Elles se feront la voie de la vérité et rétabliront cette dernière en faisant prendre conscience comme à Laszlo de Nérac, que la vie ne doit pas s'arrêter mais au contraire continuer pour combattre des dires parfois cruels et faux, divulguer par des femmes assoiffées de pouvoir et dont la condition sociale le permet.
A la fois roman d'histoire (enlèvement, duel, dévotion...), leçons de vie, de courage et de force emprunt par une condition féminine qui est valorisée, ce roman grave et plein d'émotions, est une pur merveille qui quand on le referme nous laisse dubitatif et perplexe quand à notre prochaine lecture.
Ce roman est excellent et merveilleusement bien écrit.
Son auteur signe là, un chef d'oeuvre qui après quatre ans d'écriture, de mises en formes, de recherches et autres, nous imprègne totalement.
Nous vivons à travers ces personnages et ces lignes, l'histoire de l'incendie, la vie de ces femmes....
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Captivant roman historique dans l'aristocratie de la fin du XIXe, coupée d'un monde dans lequel leur place est obsolète et qui conservent les apparences à travers l'exercice de la charité. le terrible incendie du Bazar de la Charité va bouleverser bien des destins, dont ceux de Violaine, Constance et Lazlo. Confrontés au drame, au malheur, ils vont fendre l'armure des convenances et des apparences.
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Les manières policées des Ducs et des Comtesses de..., l'écho du heurt des roues de fiacres sur les pavés, les pages bruissant du froissement des jupons portées par de nobles corps enserrés dans des corsets... ce n'est habituellement pas mon truc. D'autant plus si ce genre de littérature est proposé sur les rayons de la boutique France Loisirs de la galerie marchande du coin.
Oui, ce jour est -aussi- celui de mon grand coming-out : je suis inscrite à France Loisirs, résultat d'un égarement de jeunesse, provoqué par quelque offre alléchante (quatre volumes au choix pour 10 francs, oui, ma jeunesse date de l'époque du franc), et pérennisé, chaque année, par une étrange amnésie au moment où il serait temps de rédiger un courrier de résiliation... Bon, cela a entre autres permis à mes filles de se constituer une solide collection de BD...

Mais revenons-en à nos comtesses. Ce que je souhaite vous expliquer, c'est que rien, a priori, ne me disposait à acquérir, qui plus est chez France Loisirs, le titre dont il est ici question (non mais, visez la couverture, et encore, je vous épargne la transcription du texte de sa quatrième...) :



... mais que je vais néanmoins m'évertuer à vous convaincre de suivre mon exemple. Non, il ne s'agit pas de vous demander de vous inscrire chez FL, mais simplement de vous donner envie de lire "La part des Flammes", qui paraîtra, sinon, courant mars, aux Éditions Héloïse d'Ormesson.

J'aurais pu me contenter de citer le nom de son auteure, et de vous renvoyer ICI... Mais je suis bien consciente qu'au vu de ce qui précède, ma crédibilité a dû en prendre un sacré coup, et qu'il va me falloir développer des arguments un peu plus sérieux...

J'aurais pu me contenter de prétendre que Gaëlle Nohant est une conteuse hors pair. Et là, comme vous seriez en droit de le faire, vous me rétorqueriez que comme argument, c'est un peu léger.

Je vais donc tenter de répondre à la complexe question de savoir ce qui, selon moi, fait d'une écrivaine une conteuse de talent, et de "La part des flammes" un titre à ne pas manquer.

Une histoire est d'abord portée par ses personnages, qui doivent être assez complexes pour acquérir une dimension palpable, nous donner envie de pleurer ou de rire avec eux, nous faire trembler lorsqu'ils sont en danger... Et la galerie de personnages animée par Gaëlle Nohant nous offre de beaux portraits de héros dont la personnalité relève d'un savant mélange de caractéristiques romanesques somme toute assez banales, et de particularités qui confèrent à chacun originalité et crédibilité. On y croise ainsi, entre autres, de chevaleresques et orgueilleux individus au grand coeur et au verbe haut, que torture parfois la part de violence enfouie en eux, de belles et nobles femmes au passé honteux, des religieuses dont l'apparente bienveillance maternelle dissimulent d'intransigeantes manipulatrices, des aristocrates cruels et cyniques que leurs failles secrètes nous rendraient presque sympathiques...



Le contexte dans lequel évoluent tous ces protagonistes doit quant à lui être assez consistant pour donner au lecteur le sentiment d'être immergé dans le récit. Il s'agit de sentir, de voir, d'entendre... pour cela, les descriptions doivent être suffisamment éloquentes pour initier dans l'esprit le début d'une représentation, d'une sensation, sans être trop exhaustives, pour laisser à l'imagination cette part de liberté qui rend la lecture si excitante. Et ça aussi, Gaëlle Nohant sait faire, diffuser subtilement quelques détails éloquents (une odeur, l'évocation d'un chatoiement de toilette, de la douceur d'un gant en peau de chevreau) propres à convoquer des images sans en imposer toutes les composantes. Lors d'épisodes particulièrement dramatiques, elle a par ailleurs une plume à la fois assez précise et métaphorique pour nous faire vivre les événements alors relatés.
Au gré des tribulations de ses personnages, d'anecdotes racontées de manière très vivante (ce roman se dévore d'une traite), nous sommes plongés dans l'atmosphère du Paris de la toute fin du XIXème siècle, de ses quartiers peuplés de taudis décimés par la misère et la tuberculose à ses salles de bal et ses clubs pour messieurs fortunés, où sévit le fiel d'une noblesse hypocrite et mauvaise.



Et, enfin, le plus important... l'écriture !! Tiens, ça me fait à nouveau penser à France Loisirs, dont la politique commerciale n'a jamais vraiment dépassé la tactique agressivement imposante du porte-à-porte : à peine avez-vous mis le pied das l'une de leurs boutiques qu'un vendeur se précipite pour savoir ce qu'il vous faudrait, et pour combien de kilos il peut vous en mettre, et le harcèlement continuera jusqu'au moment du règlement, pendant lequel il vous sera détaillé la liste de toutes les offres incontournables du moment (de la réservation en avant-première du dernier DVD d'Harry Potter à la réduction imbattable sur le cahier de recettes pour végétariens).
Bref, lors d'un passage dans un de leurs points de vente, à la question posée par un employé des lieux sur mes goûts en matière de lecture, j'ai répondu que je pouvais tout lire, à partir du moment où c'est bien écrit. Essayez de deviner ce qu'a alors énoncé, comme une bête évidence destinée à me décrasser de mon apparente inculture, cet apôtre de la littérature au rabais (loin de moi, avec l'utilisation de cs termes, toute tentation de condescendance ou de mépris, mais vous comprendrez mieux en lisant la suite) ?
... Alors ?
Et bien, il a dit : "Mais enfin ! TOUT est bien écrit !" ARRGH...

Bon, trêve de digressions, recentrons-nous sur "La part des flammes" (c'est bien plus intéressant) et sur la façon dont il est écrit. D'abord, il y a le ton. Gaëlle utilise avec intelligence les codes de plusieurs genres -récit historique, d'aventures, feuilleton romanesque- en y ajoutant sa touche personnelle : un regard critique sur la société de l'époque qu'elle décrit, dont elle fustige notamment les inégalités faites aux femmes -qui peuvent n'appartenir qu'à Dieu ou à un mari, et qu'une éternelle infamie punit du moindre écart à la rigide moralité ambiante- et aux plus démunis. Et comme elle s'en inspire, et ne se contente pas d'imiter ces littératures, elle peut se permettre de flagrants clins d'oeil aux maîtres du genre (bah oui, le Gascon et Constance ...!), que j'ai trouvés fort amusants. Ensuite il y a le style, en adéquation parfaite avec son propos, élégant, fluide mais jamais simpliste...

... je pourrais sans doute continuer pendant des heures, mais je ne voudrais pas vous empêcher de vous rendre à la librairie la plus proche avant sa fermeture...*

Pour résumer, je dirais que la principale qualité de Gaëlle Nohant est à mes yeux sa capacité à faire dans la juste mesure, à équilibrer tous les éléments de son récit pour qu'au final, ses efforts se fassent transparents, ne laissant apparaître qu'un vaste tableau certes parfaitement maîtrisé, mais surtout très agréable à contempler...


*Attendez tout de même un peu, "La part des flammes" ne paraîtra que le 19 mars ! A moins que vous aussi, vous ne soyez abonnés à France Loisirs... (on va finir par croire que je leur fais de la pub !). Et sinon, ses autres titres (L'ancre de rêves et L'homme dérouté) sont déjà disponibles.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Dès les premières pages, j'ai été subjuguée par le talent d'écrivain de cette auteure que je ne connaissais pas. Indéniablement, la qualité d'écriture a été pour moi un élément majeur de mon engouement pour ce roman. Une écriture travaillée et rythmée, une aisance qui entraîne le lecteur dans de profondes réflexions. L'âme de chacun des personnages est passée au crible avec une grande finesse, grâce à cela, on s'approprie vraiment les personnages.

La suite...
Lien : http://lemondedesylvie.over-..
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