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Citations sur Légende d'un dormeur éveillé (159)

Pour lui, la vie ne saurait se limiter au jour. Il y a trop à faire, tant de musiciens à écouter, de vins à boire et d'amis à saluer !
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Je ne serai jamais bien aimé.
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Où était -tu ,ma mère,quand j'étais seul dans l'immensité du silence?Où t'envolais-tu quand j'avais besoin de toi?
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Une maison magique appelle un rituel. Robert décide que le samedi sera dédié aux amis, qui viendront aussi nombreux qu’ils le souhaitent. Dans la grande salle à manger carrelée en noir et blanc, une longue table les attend, couverte de bouteilles de vin. Les invités apporteront quelques victuailles, et Youki et Robert se chargeront de concocter un plat roboratif. Robert, qui passe une grande partie de son temps à inventer des slogans, en a déjà trouvé un pour les samedis de la rue Mazarine: « Un samedi sans les Desnos ? ça gaze pas, y a un os! »
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Il n’en finit pas de s’effacer pour laisser Youki respirer. Et il lui en Faut de l’oxygène, il lui Faut le ciel étoilé et la ville à ses pieds, sentir palpiter sa gorge chaude sous les lèvres de ses amants, et toutes ces bouches se posent à l’endroit frémissant où gonfle cette petite veine qu’il aime tant, juste au-dessus du sein gauche. Il s’efforce de repousser ces pensées-shrapnells qui éclatent par inadvertance. Et quand sa douleur ne veut plus se taire, il écrit des poèmes à Youki, simples et légers comme des comptines. Sa peine vient creuser un désamour plus ancien, les sanglots d’un corsaire de sept ans et cet océan en lui, déjà, dont le grondement enfantait des images sulfureuses. Toutes les douleurs puisent à celles de l’enfance.
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De toi, je n’ai rien oublié. Ce geste, quand tu te penches et enlèves tes lunettes pour m’embrasser. L’odeur de tes cheveux, le goût de ta salive, la brûlure de tes mains. Le désir qui te change imperceptiblement, donnant un éclat fauve à tes prunelles. La ferveur. Tes yeux traversés d’orages et de tendresse après la jouissance. Le poids de ton corps sur le mien.
Pardonne-moi de m’arrêter là, c’est trop douloureux.
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Robert sort en claquant la porte. Marcher, c’est la seule chose à faire quand il n’est que rage. Marcher, tandis que son esprit martèle au rythme de ses pas les mots auxquels plus tard il lâchera la bride. Sa colère est un miroir traversé d’un poing sanglant qui l’étoile en milliers d’éclats meurtriers. Il y a des mois qu’il s’est éloigné du groupe surréaliste, et il sait que la survie du clan repose sur le rejet des individus qui cessent de croire en lui. Mais il n’a pas mérité un tel rejet.
Dans quelques heures, comme presque tous les soirs, il ira retrouver Prévert, Bataille, Masson, Queneau et les autres excommuniés aux Deux Magots. Ils décideront quelle forme donner à cette fureur, comment la pétrifier sous forme d’arme blanche, d’arme de poing, de poing serré.
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Robert n‘entend pas limiter sa poésie à un seul support. Pour lui, l'écriture est ce territoire mouvant qui doit se réinventer sans cesse, demeurer une insurrection permanente, une fontaine de lave, des corps joints dans la danse ou l’amour, une voix qui descelle les pierres tombales et proclame que la mort n’existe pas, une expérience sensorielle.
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Tandis qu’il marche vers l’atelier de Man Ray, Robert repense à la soirée d’adieux que Man et Kiki ont donnée pour lui avant son départ pour Cuba. Comme elle lui semble loin! Yvonne était la, ils ont bu des vins délicieux, son amour riait, Kiki a chanté et il a récité des vers de Victor Hugo. Oui c’est ça, il s’en rappelle maintenant, parce que Kiki a fini par lui réclamer gentiment: « Du Desnos, du Desnos! » Alors il a sorti une feuille froissée de sa poche, dépliant le récit en forme de poème qu’il avait écrit à une table du Dôme. En lisant, il les sentait suspendus à sa voix, il entendait la densité du silence de Man Ray, son excitation. Quand il a terminé, le photographe lui a dit avec son accent inimitable:
– Robert, ton poème c’est un film, tu sais? just the script I was looking for. Nothing to change.
Se levant pour finir son verre, d’une démarche que l’ivresse rendait chancelante, l’Américain a demandé à Robert s’il l’autorisait à mettre ses mors en images. Kiki applaudissait, ravie :
– Quelle idée merveilleuse! Je veux participer, Man. Laisse-moi jouer la femme fatale.
Man a hoché la tête en souriant, et Yvonne a souligné qu’avec Kiki la brune, il fallait un blond, pourquoi pas André de la Rivière ? Et pour jouer l’intrus qui enlève Kiki au héros, qui mieux que Robert lui-même ?
¬– On va tourner la dernière scène après Cuba, Bob, a réfléchi Man Ray. Better this way. Je promets, le film est prêt quand tu reviens.
Ce projet euphorise le poète. Depuis toujours, les écrans de cinéma sont le prolongement de ses rêves.
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