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Critique de le_Bison


Des livres comme ça, ça devrait être interdit. La tristesse à l'état brut. Seita se meurt, seul comme une personne abandonnée sur un quai de gare ou un tunnel de métro. Quel âge a-t-il ? Ma foi, juste l'âge d'être le grand frère de Setsuko. Ainsi commence le roman, par la mort de Seita.

La seconde guerre mondiale. J'entends le bourdonnement sourd des avions américains au-dessus de la campagne japonaise. Une sirène stridente vient hurler à la population l'ordre de se réfugier dans les abris prévus à cet effet. Une pluie de bombes s'abat. le village entier brûle. Une pluie de cendres s'envole. Seita porte sur son dos sa petite soeur Setsuko, s'éloigne du village, se réfugie dans la montagne. Une chaleur s'empare de la rue en flamme. Vite…

Ou est leur père ? Commandant de bord, parti combattre l'ennemi, il ne donnera aucun signe de vie. Leur mère ? Inconsciente, brûlée, morte. Orphelins, sans ressource, ils vont se réfugier chez une tante qui ne leur apportera que l'aide minimum et leur fera bien comprendre qu'ils sont plus une charge qu'un amour.

La tristesse continue. Malgré tout je perçois l'illumination dans les yeux de Setsuko lorsqu'elle découvre la lumière des lucioles. Et ce rire, marque d'insouciance d'une petite fille de 5 ans qui marque mon esprit.

Ces enfants, victimes collatérales de la guerre. Ils n'ont rien demandé, ne savent même pas les enjeux. Ils ont juste une boite de bonbons et quelques lucioles pour éclairer un bout de chemin silencieux, à peine perturbé par le coassement des grenouilles. J'essaie d'y voir de l'humanité, une certaine beauté de l'enfance, mais mon regard s'emplit de tristesse à chaque page parce que je vois la fin, je connais les conséquences, la faim qui tiraille la petite fille, les coliques, le dernier bonbon, la mort…

L'histoire pourrait s'arrêter là, mais Seita mérite mieux que la fausse sépulture dans laquelle sa mère a été placée. Alors, il donnera ses dernière sous pour construire une petite boite en bois dans laquelle sera déposée le corps de sa soeur, avant d'y être incinérée. Oui, ce roman est profondément triste. Beau, certes, par moment, mais sans aucune nuance d'espoir. C'est la guerre, point. Il gardera sur lui cette boite métallique qui a contenu des bonbons aux couleurs chatoyantes, des lucioles lumineuses, les cendres grises de sa soeur.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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