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Critique de kuroineko


Il existe au Japon une tradition artistique où l'érotisme se teinte de tons macabres, tant dans la littérature que dans les arts picturaux. Nosaka Akiyuki signe ici deux nouvelles qui s'inscrivent dans ce genre très particulier.

La première histoire, La Vigne des morts sur le col des dieux décharnés, mêle en une spirale véhémente sexe, inceste et morbidité. Nosaka ne lésine pas sur les descriptions, qu'elles soient poétiques ou d'unr crudité effarante. le caractère outrancier et exacerbé de la nouvelle dérange tout en provoquant une certaine fascination. En dépit des thèmes mis en avant, je n'ai pu lâcher ma lecture avant d'arriver au point final. L'auteur se sert aussi de son récit pour dépeindre les conditions réservées aux prisonniers de guerre et aux Coréens. Dur, très dur.

La seconde histoire, La Petite Marchande d'allumettes, n'a rien non plus d'un conte de fée. le titre rappelle forcément le conte d'Handersen et, par certains côtés, des similitudes se glissent dans le texte. Mais c'est écrit à la sauce Nosaka... Il décrit les vicissitudes de Oyasu, prostituée de vingt-quatre ans dont le corps ravagé semble avoir au moins le double de son âge. Et pourtant, son âme, elle, reste enfantine et innocente. Elle cherche en passant d'un homme mûr à l'autre, à retrouver une douceur d'un père qu'elle n'a jamais connu. Fantasme incestueux au-delà du sexe proprement dit. Troublant et dérangeant récit d'une âme à la dérive.

Âmes sensibles, prudence sans doute. Même si cette lecture mérite le détour par les indéniables qualités de conteur de Nosaka Akiyuki.
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