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Critique de lafilledepassage


« Qu'est-ce que voler sinon s'adonner à l'ivresse du vide ? »

Souvent, au printemps, je sors de ma vieille bibliothèque aux rayons empoussiérés et encombrés de vieux livres dépareillés pour humer l'air du temps et m'imprégner des tendances du moment. C'est ainsi que je suis tombée sur le dernier ( ?) d'Amélie Nothomb. Je mets un point d'interrogation car l'auteure est plus prolifique que les lapins et je sais qu'elle n'hésiterait pas à deux fois pour publier un livre dans mon dos.

Or doncques Amélie Nothomb, celle-là même qui a comblé mes heures d'ennui d'adolescente solitaire et suscité mes premiers émois de lectrice. Amélie Nothomb, donc, que je retrouve comme on retrouve une vieille copine. Enfin, vieille si j'ose dire. Et copine, aussi, parce que nous avons eu des hauts et des bas, plus de bas que de hauts d'ailleurs, pour être honnête.

Ainsi donc me voilà en prise avec son dernier album, « Amélie et les oiseaux ». Une bien belle chose que les oiseaux, une chose presqu'aussi belle que les papillons et les fleurs, je trouve. Et puis aussi des petites bêtes tellement chargées de symbolisme qu'on en trouve la trace dans les plus beaux poèmes, je pense à Charles Albatros par exemple, mais aussi dans les contes. Et donc pas étonnant de trouver un conte en ouverture de ce roman : le conte de la femme oiseau, qui au Japon se déclinera en conte de la femme-grue, là où d'autres (en Irlande par exemple) parleront de la femme-oie ou encore de la femme-cygne. Pour l'anecdote j'informe mon aimable lecteur intéressé qu'il trouvera une version islandaise où il est question de la femme-phoque … Perso je n'avais jamais vu de phoque voler.

Mais ce qui est intéressant avec ce dernier album, c'est qu'il m'a semblé qu'Amélie se livre enfin, avec beaucoup de pudeur, et j'y ai perçu pour la première fois, sa fragilité, ses failles et ses doutes. Et cela m'a beaucoup touchée. Certes elle parle beaucoup d'elle, souvent sans aucune modestie, et ça va en agacer certaines et certains, mais néanmoins on devine l'oiseau blessé derrière ses fanfaronnades et ses méchancetés passées.

Je reviens ainsi donc au conte de l'ouverture du roman et me demande pourquoi Amélie a choisi celui-là dans la nuée de contes aviaires disponibles. Elle aurait tout aussi bien pu choisir le conte soufi du perroquet, qui je pense aurait tout aussi bien pu convenir. Alors quel message nous adresse-t-elle à travers le conte de la femme-grue ?
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