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Critique de Fleitour


La guerre est venue comme çà, aussi bêtement qu'une coupure d'eau, "par le passé on avait déjà connu des coupures, mais elles étaient désormais beaucoup plus fréquentes et duraient plus longtemps. Lorsqu'on tournait les robinets on libérait une eau boueuse et cuivrée."


Pourtant, pour la famille d' Ana, la guerre est arrivée bien avant, avec le bébé, la soeur d'Ana, Rahela qui pleurait sans cesse, son rein fonctionnait mal, il fallait l'opérer, la seule solution possible dans une Yougoslavie à l'agonie, était de tout tenter dans un hôpital américain.

La famille doit se rendre à Sarajevo, elle confiera l'enfant à une organisation non-gouvernementale, et au retour ce sera le drame.

Ana sort rescapée grâce à son propre père, qui se sacrifie, la guerre bascule dans l'absurde, dans l'inutile, et le barbare. Une guerre pour un nettoyage, une guerre déclenchée par des catholiques contre des catholiques ou des musulmans, une guerre civile à l'opposé de toute civilité.


Devant un tel récit, je suis perplexe, entre colère et incompréhension. J'ai le sentiment de ne pas avoir toutes les cartes en main pour comprendre comment une telle haine a pu refleurir, Sara Novic suggère même que tous les 20 ans, les Balkans sont en ébullition, pourquoi ?


Ana deviendra Indiana l'enfant soldat, combattante croate, pour se venger des Tchetniks qui ont abattu ses parents.


Le livre, Une Jeune Fille et la Guerre, reprend ses droits. Indiana devient le bras armé de Damir, de Stallone et des autres, chacun prenant un pseudo, pour affronter l'armée JNA serbe.
De ces affrontements la jeune fille en sortira détruite, Damir son compagnon pour la sauver fera diversion.

C'est une autre femme Stanfeld, qui prenant la mesure de son désarroi, l'aidera à fuir en s'appuyant sur Marina et Peter des parents, et une fois encore un autre homme, faisant diversion la sauvera pour la troisième fois.
Les ruses de cette collaboratrice de l'ONU, va se jouer de la crédulité de la force internationale, comme des gardiens de l'aéroport, surtout aptes à tirer sur tout ce qui bouge, sans aucun discernement.

La rédemption d'Ana émerge grâce à cette famille américaine, qui après avoir accueilli Rachel ( Rahela ) adopte Ana.


Le retour d'Ana en Croatie, après la guerre, pour retrouver Luka, son complice des années de collège, va permettre à Indiana de faire son deuil, et de rendre hommage à son parrain Petar qui l'a sauvé avant de perdre la vie.

C'est à Tiska sur les bords de l'Adriatique, qu'Ana téléphone à sa mère adoptive Laura, pour lui dire son amour.

Ce livre est comme un chant de gratitude, qu'une toute jeune croate lance au-delà de ces 10 années de guerre, pour effacer la honte d'une guerre fratricide, cruelle et inutile.
Et s'il fallait distribuer des.points pour ceux qui par leur attitude ont été les plus stupides, après les Serbes, les forces onusiennes ne seraient sans doute pas très loin.
Ce témoignage est d'une fraîcheur désarmante, mais nous enchante aussi.

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