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Critique de Lenocherdeslivres


École de magie. Poudlard ? Harry Potter ? Non : Scholomance et El Higgins. Et ce vraiment pas la même ambiance. Non, vraiment pas. Car dans cette école, la survie n'est pas assurée, loin de là. Ici, chaque minute gagnée nécessite force, courage, ruse et entregent. El Higgins n'est pas dénuée des premiers, mais la diplomatie n'est pas son fort. Et cela pourrait lui coûter cher !

Comme je le disais plus haut, si vous cherchez une resucée de la saga Harry Potter, passez votre chemin. Ici, pas de mignonne chouette, ni de géant sympathique. Les malés, créatures étranges et grotesques qui pullulent dans Scholomance, n'ont qu'un but : dévorer les élèves pour se gorger de leur chair et de leur mana. Quant aux humains, ils ne viennent en aide à leurs semblables que s'ils ont quelque chose à y gagner. Sinon, dommage : un cadavre de plus ou de moins ne fera pas une grande différence. Il faut dire que le fonctionnement de l'école ne leur laisse pas vraiment le choix. Lors de leur passage dans ce bâtiment situ un peu hors de l'espace connu, les étudiants doivent emmagasiner des sorts et de l'énergie magique pour préparer leur sortie. Qui n'est pas une simple partie de plaisir, mais une course contre la mort. Je vous épargne les détails que vous découvrirez en lisant ce roman Young Adult, mais sachez que plus d'un élève sur deux, voire deux sur trois selon les années, peut périr dans cette « validation » de connaissances. On comprend donc leur pugnacité et leur manque d'empathie pour leurs condisciples. Tout cela m'a fortement fait penser à une autre courte série hors SFFF, d'Adriana Mather celle-là, composée de Killing November et de Hunting November : mais le premier surtout a pour cadre une école d'assassins où la solidarité n'est pas de mise, au contraire. Même contexte de rivalités mortelles. Cela m'a un peu rappelé aussi, mais dans un cadre différent, le film Battle Royale de Kinji Fukasaku sorti en 2000.

Pour résister à un tel climat délétère, il fallait une jeune femme au caractère bien trempé. Et, avec El, on est servi. Femme d'une magicienne de haut vol, qui refuse de monnayer ses pouvoirs, symbole du bien absolu, El se voit, malgré elle, en symbole du mal. Mais c'est à son corps défendant. Elle ferait partie de ces sorcières qui volent leur énergie à ceux qui l'entourent. Pour lancer des sorts, elle devrait tuer les humains l'entourant et se nourrir de leur puissance. Ce qui lui permettrait d'obtenir, de son côté, des effets exceptionnels. Mais j'ai utilisé le conditionnel, car El se refuse à tuer pour survivre. Elle refuse, malgré cette nature qui la pousse vers ce type de magie, malgré cette école qui semble, elle aussi, vouloir la guider dans cette direction. Elle veut, tenace et têtue, suivre la voie de sa mère. Et cela n'est pas facile. Ah, ça non ! Car elle a besoin d'énergie pour lancer ses sorts, nécessaires à sa survie (histoire de zigouiller les malés, ces monstres présents partout dans l'école et qui n'attendent qu'un moment de faiblesse pour sauter sur leur victime). Or on ne peut l'obtenir qu'à force de travail et de temps. Ce qu'elle n'a pas en grande quantité, car il lui faut aussi suivre ses cours et faire ses devoirs. Et pour ne rien arranger, voilà que le garçon le plus populaire de l'école semble s'intéresser à elle…

On a tous les ingrédients d'un bon roman YA, sans réelle prise de tête, mais assez malin et bien construit. Les premières pages plongent le lecteur dans la perplexité. le temps de comprendre comment cet univers fonctionne, quelles sont les règles de survie. Et ensuite, on se laisse embarquer dans les tractations, trahisons et autres éléments quotidiens de ce lieu de vie contraint : passer plusieurs années dans un lieu clos, sans pouvoir voir l'extérieur (pas de fenêtres, pas de sortie avant la finale, au bout de trois ans), avec des ennemis humains et non-humains tout autour. Naomi Novik n'a pas gâté son héroïne ! Elle a su utiliser tous les classiques de ce type d'oeuvre : personnage principal exclu mais possédant des pouvoirs hors du commun, cadre hostile, présence de clans forts et arrogants. Et, bien sûr, la romance. Mais, heureusement pour moi qui n'en est pas un grand amateur, de façon très limitée. L'autrice n'insiste pas trop dessus, même si c'est un ressort essentiel de l'intrigue.

J'ai passé un moment très agréable et sans prise de tête à la lecture d'Éducation meurtrière, premier roman de la série de Scholomance. le second, Promotion funeste, vient de paraître (chronique à suivre). Et le dernier, The Golden Enclaves, est sorti en septembre dernier aux États-Unis. Je suis sur le coup pour le lire, car cela fait du bien de sortir de notre monde à feu et à sang pour pénétrer dans un vrai panier de crabes sur les pas d'une jeune femme qui essaie simplement de vivre. Une lecture addictive.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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