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Critique de KrisPy


Un jour, vous perdez tout. Rien n'aurait pu vous y préparer. Ni la foi... Ni la religion... Vraiment rien. Quand meurt l'être que vous aimez, vous apprenez l'absence... Vous touchez le fond de la solitude. Vous n'oublierez ni n'accepterez jamais. Ceux qui ont tout perdu parlent rarement aussi bien et aussi profondément que ne l'a fait James O'Barr dans ce livre. Alors, à défaut d'autre chose, vous apprendrez ceci de The Crow : n'oubliez jamais ceux que vous aimez.

Si vous êtes quelqu'un qui de toutes façon n'a plus rien à perdre, vous aurez déjà compris... et la leçon n'en sera que plus dure.
J'ai tenu compagnie à mon ami James au cours de nombreuses conventions de bande dessinée. J'écoutais les réponses plutôt réservées qu'il donnait à des questions telles que : "Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de The Crow ?" ou "Pour quelles raisons l'avez-vous écrit ?". A chaque fois, il répondait que cela venait d'une histoire vraie, d'un article qui parlait d'un jeune couple assassiné à Détroit ; ou bien il évoquait ses influences, les grands maîtres tels que Will Eisner ou Vaughn Bode ; ou bien encore il discutait des ambiances musicales qui l'inspiraient, de Joy Division à The Cure, en passant par Big Black et Pitch Shifter. Autant d'histoires et autant d'interprétations possibles, mais qui sont loin de décrire toute la vérité; James a écrit ce livre parce qu'un jour, l'homme qu'il était est mort, mais il s'est aperçu qu'il respirait encore. The Crow est né loin, très loin, dans un vide absolu bien au-delà de la souffrance, des pleurs, au-delà des mots. le livre que vous venez d'ouvrir est un réceptacle, où James a déversé toute la rage et la colère ressenties à la perte de l'être aimé... une tentative pour restaurer l'ordre et la justice là où ces choses n'existent pas... Nul ne pourrait décemment supporter un tel poids. Ce genre de drame - quand dans l'espace d'une fraction de seconde vous vous retrouvez définitivement seul au monde - ne peut être accepté, même si l'on se dit que c'était écrit. Votre avenir a été détruit et on vous a tout enlevé... Sauf une chose : la nostalgie de votre amour perdu. Car c'est tout ce qui vous restera jamais. Il vous faudra apprendre à vivre avec cette douleur, à la faire vôtre, à la transcender. James a écrit là une véritable lettre d'amour, la plus belle que j'ai jamais lue. elle s'appelle "The Crow". C'est un rêve, une vision... l'occasion inespérée de retrouver l'âme qui a été égarée.

Dans sa postface, A.A. Attanasio a repris la citation suivante : "La main n'est pas différente de ce qu'elle crée." Nulle introduction ne correspondrait mieux à The Crow. James a fait ce livre une profession de foi... un message destiné à vous et moi. Laissez-vous porter par l'émoi.

John Bergin
Kansas City 1993

A la mémoire de Brandon Lee
Tu nous manqueras
Ton ami, James.
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