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Critique de traversay


Quand commence Derniers feux sur Sunset, en 1937, il ne reste plus à Francis Scott Fitzgerald que 3 ans à vivre. Stewart O'Nan, dans une ouvrage d'une tristesse insondable, s'attache aux pas de l'auteur de Gatsby, avec une minutie factuelle et psychologique et un style précis et mélancolique que l'on pourrait aisément qualifier de fitzgeraldien. Loin de sa femme Zelda, internée dans une clinique, et de sa fille désormais étudiante, Fitzgerald revient à Hollywood avant tout pour survivre. Il y côtoie Dorothy Parker, Humphrey Bogart et Ernest Hemingway mais doit surtout se battre pour travailler en rafistolant des scenarii ineptes ou en voyant ses textes mutilés comme pour l'adaptation de Trois camarades. Il est vrai que notre héros n'est pas au mieux de sa forme tant physiquement que moralement et son incapacité à demeurer sobre n'arrange pas son délabrement. Il sait qu'il ne reverra certainement plus Zelda en pleine possession de ses facultés et l'amour de Sheilah Graham, célèbre échotière de Hollywood, est un baume temporaire qui sécurise ce grand séducteur à l'égo bien affirmé. O'Nan n'a pas voulu trop charger Fitzgerald, au comportement parfois erratique, dont la splendeur passée n'est plus qu'un souvenir. On ne peut comme lui qu'éprouver un sentiment de gâchis devant ce que l'écrivain magnifique d'Un diamant gros comme le Ritz est devenu à l'automne avancé de sa vie. A ce titre, Derniers feux sur Sunset est un livre touchant sur l'approche de la mort, la fin des illusions et la nostalgie du passé. Comme l'écrivait Fizgerald "toute vie est une entreprise de démolition." Au bout de la sienne, il n'y avait guère plus que le sentiment d'en avoir joui au-delà de toutes limites.
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