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Critique de Sycorax


Début 2000 : mon premier contact (fruit du hasard) avec ce tout premier roman de Stewart O'Nan et premier gros coup de coeur !
Relu il y a peu, et toujours autant de plaisir éprouvé ! (n'est-ce-pas là le signe d'une qualité d'écriture indéniable ?...).

Voici un roman que je qualifierais de "doloriste" au sens noble du terme, un peu comme ces tableaux ou statues de madones effondrées qui par leur puissance évocatrice, ne peuvent qu'inspirer de la compassion à leurs spectateurs, qu'ils soient croyants ou profanes.

Tout dans ce roman exsude une souffrance intérieure permanente, véhiculée par le récit à la première personne du tout jeune personnage principal qui assiste à la déliquescence morale de son entourage.
Tout, dès les première phrases (y compris à travers la description du paysage hivernal), indique au lecteur que la tragédie humaine est partout et constante ; le récit sera sans cesse imprégné de ce triste fatalisme aux relents pasoliniens, comme si le réalisateur d'"Accattone" avait ressuscité le temps de l'écriture, dans le morne paysage industriel de Pittsburgh.

Alors effectivement, on peut se dire à la lecture de ma petite critique, qu'il s'agit là d'une oeuvre qui engendre la mélancolie, et cela est vrai. Une maxime dit qu'on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, alors pourquoi bouder cette oeuvre pleine de grandes qualités ?... car en plus d'éviter tout pathos excessif, l'auteur nous offre une oeuvre que je qualifierai de "vraie" (la vraie vie, les vraies petites gens), sans fioritures ni syntaxiques, ni fictionnelles, ce qui le rend beau comme une tragédie (ce qu'il est à mon humble avis).

Une bien belle lecture pour toute personne qui souhaiterait découvrir l'univers de cet auteur qui a fait preuve d'un bel éclectisme dans ses romans suivants (bien que la mélancolie soit une constante).
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