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Critique de LadyDoubleH


Nell est une oenologue renommée. Elle a quarante-huit ans, vit à Paris en compagnie d'une petite chienne acariâtre et hésite à s'engager plus avant avec Henri, son amant depuis quinze ans. Un appel téléphonique va soudain craqueler l'enduit lisse et brillant de la carapace sous laquelle Nell s'abrite depuis trente-deux ans ; depuis qu'elle a quitté son petit villlage d'Irlande, pour ne plus jamais y mettre les pieds. Elle avait seize ans à l'époque. Aujourd'hui sa fille Ali vit là-bas, elle a repris le pub familial, près de l'océan. Mais Ali a des problèmes, et Nell n'aura sans doute d'autre choix que de rouvrir sa propre boite de Pandore, en rentrant au pays.

Avec Pierres de mémoire, je découvre enfin l'auteure irlandaise Kate O'Riordan. Et pas de chance, cette lecture me laisse mitigée. J'ai vraiment beaucoup aimé le début – j'ai même pensé à Jennifer Johnston -, et puis mon enthousiasme a faibli de manière conséquente. Je ne sais pas trop comment formuler mes réticences. A mesure que l'intrigue se resserre sur ce lieu natal irlandais de tous les dangers, passés et futurs, et sur la poignée de personnages qui l'animent, tout devient trop décortiqué. L'auteure zoome et dissèque chaque geste, relation, tension et non-dit. Mais au lieu d'étoffer l'ensemble, de lui insuffler vie, âme, espace et complexité, cela ne réussit, à mon sens, qu'à porter l'attention sur certaines insignifiances et à vider cette histoire de chaleur, de liant. Le roman en devient trouble et triste, les gens plutôt misérables ; impossible de m'attacher à aucun d'eux. Et je ne parle même pas d'Adam. Un peu roman familial, un peu thriller psychologique, mais sur pas mal de points, c'est quand même beaucoup de bruit pour rien.

Et pourtant. Quelques passages poignants scintillent et d'autres instants pleins de vérité ont donné le carburant nécessaire à ma curiosité pour terminer cette lecture. La manoeuvre entre passé et présent est habile, les réflexions sur la perte, la culpabilité et la résilience capturent l'attention. Il y a de très belles choses dans ce roman. Mais pfiou. Il a fallu s'accrocher… J'ai encore La fin d'une imposture dans ma pile à lire ; je retenterai certainement un jour ma chance avec Kate O'Riordan, mais pas tout de suite.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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