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Critique de OverTheMoonWithBooks


Un discours intéressant prononcé par un homme que L Histoire retiendra sans doute comme étant l'un des plus influents du 21ème siècle.

On y trouve bien sûr les grands thèmes de sa campagne, comme par exemple la santé, l'éducation, l'égalité des chances, les discriminations raciales et sociales,etc.
Bien entendu, comme nous sommes aux Etats-Unis, on échappe pas au vocable religieux. Une bonne partie de son argumentaire est d'ailleurs basée sur les interprétations erronées du pasteur Wright, qu'il connaît pourtant très bien et fréquente. Barack Obama affirme à plusieurs reprises sa "foi" en l'Amérique, en ses valeurs et surtout en les capacités de son peuple à aller de l'avant. Lorsqu'il parle de changement, ce que j'ai trouvé important dans cet argumentaire, c'est que Obama ne se présente pas comme étant le candidat des Noirs ou le candidat des laissés pour compte. Il fait évidemment référence aux "white trash" (enfin, pas dans ces termes-là bien sûr!), ces blancs pauvres touchés de plein fouet pas l'impossibilité de se soigner à cause des coûts exorbitants de la santé aux Etats-unis, et de ceux qui ont perdu leur emploi à cause des délocalisations. Ceci, à mon avis, était entre autre une stratégie pour s'enlever l'étiquette de "candidat noir" et sous-entendu pour les noirs et pas les autres. Dans la même optique, de façon très américaine, il inclut dans son discours des épisodes de son "expérience personnelle" pour mettre la petite histoire dans la grande pour bien faire comprendre à son public que chacun d'entre eux fait partie de quelque chose de bien plus grand.

Dans ces lignes, assez optimistes dans un conteste de crise économique, Barack Obama se définit comme le candidat de ceux qui veulent contribuer à faire changer les choses aux Etats-Unis, et surtout les "perfectionner", mot qu'il répète d'ailleurs plusieurs fois. Sans être utopiste non plus, il parle de son projet comme étant un travail dont les résultats ne seront visibles que sur le long terme, bien après lui. Et pour lui, ce projet s'inclue parfaitement dans le projet des Pères Fondateurs, comme étant inscrit dans la Constitution avec cette fameuse recherche du bonheur, notamment.

Et l'argument fort, qui a sans doute décidé les éditeurs français à publier ce discours, c'est ce qu'il dit de l'absolue nécessité d'aller au-delà des clivages raciaux. Bien sûr, la colère des anciens esclaves et citoyens de secondes zones gronde toujours, et à raison. Et les blancs ont peur de ces noirs-là, et les jalousent en même temps car ils ont accès à des aides qu'eux n'ont pas. Obama tente de leur dire ici d'oublier ces différences pour travailler ensemble de manière efficace pour la mère patrie, la belle Amérique. Et surtout, que la colère, même si elle est compréhensive est contre-productive, qu'il faut lui préférer l'action.

Un argument qui devrait, dans un monde idéal, trouver écho dans une France où le communautarisme, la peur de l'Autre et la stigmatisation de l'Autre devient de plus en plus légion, en dépit de ses principes qui la font rayonner comme "le pays des Droits de l'Homme". Mais au-delà de la France, c'est un argument que chaque individu devrait entendre plutôt que de tomber dans le piège des étiquetages systématiques.
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