AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Difficile de rendre compte de ma lecture de Guérilla, de Laurent Obertone. J'en suis ressortie mitigée et mal à l'aise. Tout commence avec une intervention policière dans une cité sensible. le ton monte très vite et un des policiers tire et abat un des jeunes mis en cause. C'est l'allumette qui embrase les barils de poudre. En trois jours, la France s'effondre et une anarchie totale se diffuse depuis Paris jusqu'à l'ensemble de l'Hexagone.

Laurent Obertone, connu pour ses essais qui ont suscité des polémiques, comme La France orange mécanique ou Big Brother, inscrit ses précédents avertissements dans une mise en perspective romanesque. le roman est placé dans une France proche, où le politiquement correct et l'angélisme sont élevés au rang de quasi religion parmi les catégories sociales non précaires et blanches. Où le terrorisme djihadiste reste omniprésent. Où délinquance et criminalité ont explosé. Où des millions de migrants sont "accueillis" dans des camps de réfugiés plus ou moins anarchiques et les cités. Autant de barils de poudre renversés par l'auteur pour embraser la France.

Qu'en est-il de la plausibilité de l'intrigue? Bien malin qui pourrait le dire, même si ici les éléments s'enchaînent et s'accumulent uniquement dans un sens pessimiste. 2005 a certes montré qu'à partir d'un fait générateur comportant des similitudes, les revendications pouvaient évoluer en graves émeutes. Et on ne peut nier l'importance des questions de terrorisme, d'insécurité et de crise économique.
Mais derrière la prose romanesque apparaissent en filigrane les thèses propres à l'auteur, ce qui donne un aspect de prophétie pamphlétaire à Guérilla. C'est ce qui m'a mis assez mal à l'aise.

Je reste mitigée quant à certaines ficelles et transitions très épaisses, ainsi que par le style plat et basique du texte. Laurent Obertone recourt à l'ultraviolence, à une exagération portée à l'extrême de points sociétaux actuels et à des personnages clichés et caricaturaux (volontairement, je pense) pour asséner aux lecteurs son apocalypse hexagonal. A lire pour information.
Commenter  J’apprécie          422



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}