Lorsqu'on perd un être cher, les gens s'inquiètent toujours de savoir si on tient le coup. En réalité, ça ne les intéresse pas vraiment. Ils attendent qu'on les rassure, qu'on les remercie pour leur soutien, qu'on leur dise que la vie continue et qu'ils peuvent retourner à la leur. Au fond d'eux, ils se demandent pendant combien de temps ils sont censés prendre de vos nouvelles.
Comme les étoiles qui s'estompent en même temps que le halo du clair de lune. Comme les vagues qui vont et viennent en murmurant contre la côte. Rien ne disparaît jamais vraiment. Les choses se transforment simplement en d'autres choses, encore plus magnifiques.
Que verrait-on si on pouvait vider la mer comme une baignoire géante ?
Je crois que les gens ont tellement peur de la mort qu'une fois au courant, ils ne pensent plus qu'à ça en nous regardant. Ils n'éprouvent plus que de la pitié pour nous, comme si toute notre existence se résumait à ça.
Quelle que soit la situation, Frankie est toujours sur son trente et un : préparation de voyage, soirée DVD, courses au supermarché, et même dans les rares occasions où il lui arrive de sortir la poubelle. Si la Terre était soudain propulsée hors de son orbite par une rupture du continuum espace-temps, et que l'Amérique du Nord filait s'écraser contre l'Europe à la moitié de la vitesse de la lumière, faisant voler maisons, flamants roses en plastique et petits chiens - ouaaaaaaaf !-, Frankie me demanderait : "Attends, Anna. Tu es sûre que je n'ai rien entre les dents ?"
Chaque histoire s’inscrit dans une vie, une existence entière. Heureuse, triste, tragique, peu importe. C’est vies forment un tout. Et les livres sont là pour nous les transmettre.
Lorsque l'on perd un être cher, les gens s'inquiètent toujours de savoir si on tient le coup. En réalité, ça ne les intéresse pas vraiment. [...]
Ils ne veulent pas savoir que vous ne mangerez plus jamais de gâteau d'anniversaire parce que vous avez peur d'effacer le goût magique du glaçage sur ses lèvres. Que vous vous réveillerez chaque matin en vous demandant pourquoi vous êtes en vie et pas lui. Que vous passerez le premier après-midi de vos premières vraies vacances assise face à la mer, en plein soleil, à attendre un signe de sa part.
Je vais bien, merci de ne pas me demander.
Mais ce rêve est mort avec lui. Impossible de m'imaginer me rapprocher d'un autre garçon, et certainement pas à ce point-là. Ça me fait trop mal. Si j'embrasse quelqu'un d'autre, le charme sera rompu ; mes souvenirs de Matt et tout ce qu'ils signifient s'effaceront. Hors de question.
Son maquillage, son attitude...Et on ne peut pas dire qu'elle brille par ses résultats scolaires. Sans parler de ce qui s'est passé tout à l'heure à table ! Frankie a simplement conscience qu'il est parti et que rien ne le ramènera jamais.