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Critique de Lire-une-passion


Je vais être honnête : quand LivrAddict m'a choisi ce livre pour le mois, je n'étais pas du tout tentée, et c'est pour ça que j'ai commencé le mois avec. Je ne sais pas pourquoi, mais il ne m'intriguait pas des masses. Eh bien je dois dire que finalement, je ne regrette pas de l'avoir lu, parce que j'ai passé un très bon moment de lecture, bien qu'il soit assez dur psychologiquement à des moments.

Dans la famille Hernandez, les quatre soeurs ont fait un pacte inviolable : aucune d'elles ne doit fréquenter un des frère Vargas. Ces derniers ont fait trop souvent souffrir certaines des soeurs, et il est inconcevable que l'une d'entre elles souffre à nouveau. Pourtant, quand Emilio, l'un des frères, semble être le seul à pouvoir aider le père de Jude, la dernière des soeurs, quant à son Alzheimer en réparant sa moto, elle rompt sa promesse. Mais Emilio est-il un briseur de coeurs comme ses frères ? En tout cas, il est trop tard : Jude est sous son charme.

Voici à peu près le speech de ce roman. Mais j'ai trouvé qu'il y avait bien plus qu'une histoire d'amour naissante. En mêlant la romance à une maladie qui se détériore de jour en jour, l'auteure a très bien su manier les deux et les mélanger. Bien que la relation entre Emilio et Jude ne soit pas non plus l'actrice principale de ce roman, on apprécie ce voyage et on en ressort très touchés. On voit au fil des pages, que son père est de plus en plus malade, qu'il perd vite la mémoire, mais qu'au contact de sa moto, il se souvient des plus lointains souvenirs qu'il a eu en parcourant le pays.

À travers sa mémoire fracturée, il nous fait voyager, nous montre que les moments les plus importants peuvent aussi être les plus beaux. Il revient entre autre sur sa rencontre avec sa femme, sur son amour pour les deux roues, ou encore chaque naissance de ses filles. A contrario, les choses les plus banales et récentes de la vie sont rapidement oubliées et l'auteure nous offres des passages autant cocasses que tristes. Elle a vraiment appuyé sur la douleur que peut ressentir une famille quand l'un de ses membres est atteint de cette terrible maladie. Elle ne fait pas en parler, elle nous met dans les conditions de la vie courante : comment ça se passe quand on fait les courses, quand on se retrouve dans un restaurant, un glacier. Il perd peu à peu la mémoire, et même s'il le sait très bien, quand il est dans sa phase perdu, il a des réactions exagérées, mais qui pourtant sont réelles. Quand il ne comprend pas où il se trouve, qu'il ne se rappelle pas ce qu'il fait ou a fait, il s'énerve et n'arrive pas à se calmer.

Et j'en viens justement au fait que Jude est son catalyseur. Elle trouve toujours les mots ou les gestes pour le calmer. Elle trouve des subterfuges, essaye de faire marcher la mémoire de son père pour qu'il se calme. Et la plupart du temps, cela fonctionne. Évidemment, à plusieurs reprises, elle se retrouve démunie devant ce père qu'elle adule et qu'elle voit partir peu à peu avec sa maladie. Elle a mal, elle souffre mais garde tout en elle. C'est aussi pour cela qu'Emilio est important pour elle. À son contact, elle s'ouvre peu à peu, lui confie des choses qu'elle n'a dites à personne et c'est en ça que leur relation est belle. Elle se fait petit à petit, même si au début, Jude fait tout pour ne pas l'approcher et le croiser.

J'ai aimé Emilio dès le départ. On se doute qu'il n'est pas comme ses frères, mais comme on est pas de son point de vue, il est difficile de savoir vraiment ce qu'il pense, bien que son visage soit très expressif. Je me suis attachée à lui, car il ne juge pas, fait le boulot pour lequel il a été engagé et ne pose pas de questions. Il laisse Jude faire le premier pas, et ça prouve sa grande patience.

Évidemment, il y a d'autres personnages dans ce roman, mais les relations qui m'ont le plus touchée sont celles de Jude et son père et Jude/Emilio. Elles sont amenées avec justesse et touchent profondément. Bien sûr, j'ai axé sur la tristesse et la difficulté qu'engendre cette maladie, mais il y a aussi des passages pleins de fraîcheur et d'humour, surtout quand Jude essaye d'exprimer les pensées de son chien. J'avoue que ces moments m'ont beaucoup fait rire et détendent bien l'atmosphère.

Quant à la fin, je dois avouer que j'ai eu les larmes aux yeux. À la fois belle, triste et émouvante, elle clôt très bien ce roman et je ressens une pointe de tristesse de quitter ces personnages auxquels je me suis beaucoup attachée !

En résumé, une histoire qui m'a bien plus touchée que je ne le pensais. L'auteure a bien su axer sur la maladie du père, tout en incluant une romance belle et qui fait du bien. On ne ressort pas tellement indemnes de cette lecture, car l'Alzheimer est bel et bien réelle de nos jours. La force de Jude pour aider son père m'a vraiment touchée et elle ne perd pas espoir. Surtout, elle n'abandonne pas. Et c'est ça le plus beau dans ce roman : la persévérance.

Justine P.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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