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Critique de anlixelle


Les enfants, ce n'était pas son fort, les gens non plus. Mais les oiseaux, oui.
Celui que les élèves de la maternelle d'à côté avaient fini par nommer « le petit monsieur aux oiseaux » respirait au même rythme que les sicales bouton-d'or, les perruches calopsitte ou les moineaux de Java cannelle, bengali rouges, et j'en passe. Si vous n'appréciez pas cette classe de vertébrés tétrapodes caractérisée par la bipédie, des ailes et un bec sans dents qui descendent des dinosaures et qu'on nomme « oiseaux », passez votre chemin.

Assidu, consciencieux, « le petit monsieur aux oiseaux » est en fait un monomaniaque, sans être pour autant empoisonné par sa passion. Sa vie relève plutôt d'une ascèse somme toute mi-névrotique mi-japonaise que l'écriture délicate de Yôko Ogawa sublime.

Dos vouté, regard au ras du sol, l'existence de cet homme passée dans l'ombre n'est en réalité qu'amour. Puisque « l'amour est la tâche parfaite que rien ne peut remplacer » (Émilie Dickinson), le nid fraternel ici décrit devient alors le seul endroit sûr pour ces deux êtres fragiles qui les protègera. Grâce à une vie voulue ordonnée, paisible et ailée.
Leur quotidien, leurs habitudes s'écrivent sous les yeux du lecteur, alors que montent les champs d'amour d'oiseaux et que la patience du frère cadet devient plus qu'exemplaire.

Comme souvent dans la littérature du soleil levant, on trouve ici une ode à la douceur, au calme, à la lenteur et surtout au respect de la différence. Cette histoire de deux frères japonais hors normes qui ont su créer leur propre langage et se protéger des hommes ne peut que toucher notre sensibilité et bouleverser nos âmes. La poésie qui émane de ce texte en fait un livre inoubliable.

Lien : http://justelire.fr/petits-o..
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