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Critique de Bruno_Cm


Ce livre a 50 ans.
Dès lors, toute une série de considérations et de perspectives pour lesquelles l'auteur ne se prononce pas ou demande à voir, ont pu avoir si pas une réponse, trouver des éléments un peu plus factuels, expérientiels, pragmatiques, techniques et technologiques permettant d'en savoir un peu plus sur la question.
Cela dit, ici, en France, en 1973, l'orientation est psychanalytique, avec les aménagements indispensables.
Parce que la toxicomanie est étrange, elle ne rentre dans aucun critère connu, elle amalgame et distingue.
Elle est puissance de feu, plaisir incroyable et perte totale.
L'auteur explicite sa propre expérience du centre Marmottan. N'excluant aucune autre forme d'aide, sachant combien toutes sont nécessaires.
Pour lui, l'affaire étant plus une question d'engagement, de croyance, de personnalité des intervenants, que du cadre dans lequel ils choisissent d'opérer.
En fin d'ouvrage, l'auteur se questionne sur les "psychopathes", ces patients que beaucoup jugent irrécupérables. Olievenstein met en avant les éléments praticables avec eux, à commencer par bien identifier de quoi il en retourne. Et ensuite d'oser. Jusqu'à une certaine limite. Ne pas (les) abandonner à l'enfermement radical.
J'aime bien ça.
Pour illustrer un peu tout ça, je le cite :
"La prise en charge des toxicomanes est longue, aléatoire et difficile.Trop d'inconnues persistent sur le plan biologique, de la structure psychologie, de la phénoménologie sociale du problème pour qu'on ne puisse affirmer autre chose que des positions d'attente, des écoutes interrogatives et des méthodes palliatives faute de quoi le pré-supposé idéologique qui sous-tend toute option thérapeutique sécrétera le rejet. Nous situerons donc nos positions en France et en 1973. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme définitives."

Ce livre a donc plutôt un intérêt historique, il déboule dans un moment où rien n'existait et où la drogue arrivait en masse dans un monde en perte de repères.
50 ans plus tard, on en est toujours là, je trouve.
Un monde (occidental) perdu, qui coure sans tête, et un produit, des produits pour oublier, rêver, jouir, se désintégrer...

Courage à tous les intervenants dans ce secteur tellement compliqué et tellement exemplatif de tout ce qui déconne dans nos mondes.

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