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Critique de elitiatopia


Lu dans le cadre du prix littéraire 2023-2024 de mon lycée nantais.

J'ai aimé la lecture de Entre deux mondes, mais je ne suis pas sûre que j'aurais lu un nouveau policier d'Olivier Norek ; j'ai toutefois profité de l'occasion de ma participation à ce prix avec les documentalistes de mon lycée pour découvrir Impact.

Je suis sensible à la cause de l'environnement, à la disparition des espèces, et au risque que cette folle course au rendement fait courir à toute la planète, jusqu'aux êtres humains. En ce sens, le roman ne pouvait que m'intéresser. Toutefois, j'ai du mal à supporter un certain discours radical plus qu'excessif et culpabilisant : non seulement je ne pense pas que ce soit la solution, mais en plus cela commence à détourner les gens de la cause de l'environnement, qui ne mérite pas ça.
Sans spoiler, je peux dire que l'auteur finit par nous diriger vers une conception plus pacifique et réconciliée de la protection de la planète.

Le roman commence avec un gros plan sur l'histoire marquante de Virgil Solal, militaire émérite coutumier des missions désespérées, ce ne sera donc pas vraiment une surprise de le retrouver dans le mauvais camp, compte-tenu de ce qu'il a vécu. En homme entraîné et intelligent, il a conçu une façon extrême d'attirer de force l'attention sur les profits pétroliers et banquiers, en enlevant une cible, en mettant en scène une exécution, le tout en filmant en direct sur les réseaux sociaux sa négociation avec la police. L'affaire prend de l'ampleur, d'autant plus que les masques pandas de son équipe font des émules. L'opinion s'agite...

Face à cet homme prêt à tout, qu'on sait dangereux, une équipe de négociateurs est mise en place : Diane Meyer, psychocriminologue et Nathan Modis, membre de la PJ. Diane est tourmentée pas ses phobies et gère mal cette nouvelle célébrité, mais elle trouve la confiance en son partenaire, un esprit droit et pragmatique. Ils s'impliquent, choqués par les méthodes de Solal, mais peu à peu, le doute s'insinue dans leur esprit... Comment concilier sens du devoir et justice ? Il leur faudra des nerfs d'acier pour se positionner d'une manière juste dans leur mission, et le choix de la bonne action leur reviendra en définitive. Comme le dit Mélanie, la fille de Nathan, 17 ans, à son père : "je sais qu'en fin de compte tu feras ce qui est juste".

Malgré tout, ce roman est assez bavard et nous assène des vérités communes sur l'urgence de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, de la sortie des énergies fossiles. Nous savons tous cela, nous savons aussi que les "petits gestes" de chaque citoyen, s'ils sont importants, ne cachent pas la forêt de la pollution sciemment maintenue des plus grandes entreprises. Olivier Norek a le mérite de dépasser une étape radicale schématique, car il convient de prendre en compte le fait que s'occuper de cette première urgence qu'est l'environnement n'implique pas nécessairement de prôner une révolution pour mettre à bas la société. On sait aussi historiquement ce que donnent les révolutions. La troisième voie se dessine, ce sera à nos enfants de la tracer, et il faudra mettre en oeuvre toute la créativité dont l'humanité est capable.

Le roman lui-même se lit facilement, avec ce style propre à Norek, à la fois vraisemblable et détaillé quant à l'environnement policier, assez sec et efficace dans la construction des phrases, avec des formules qui font mouche. C'est une lecture qui n'est pas fondamentale, mais qui explore des questions sociales et pousse à se demander quelle est notre action en tant que citoyens, même si je n'ai pas trouvé Norek si inspiré que cela, notamment dans la plaidoirie de l'avocat, qui se veut un tournant de l'affaire Solal.
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