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Critique de Ambages


« Quand la vie est un roman. »
Un livre qui vous parle « ...il y a un rappel, pour ainsi dire, spéculaire... » Un livre qui raconte une histoire que vous reconnaissez au fil des mots. Des mots d'un auteur que vous auriez aimé dire, des mots qui racontent des sentiments mieux que vous n'auriez pu le faire ou même l'imaginer. Une romance qui vous parle et pourtant ce n'est pas vous.
« Essaie d'imaginer, continue Schultz sans l'écouter, qu'un écrivain est en train d'écrire un livre sur Untel qui lit un livre... »
Le pouvoir de l'imaginaire qui se déroule dans toute sa plénitude, ce pouvoir qui n'est finalement que le vécu ou bien qu'il nous appartient de vivre, nous lecteurs qui faisons des pauses pendant la lecture parce qu'une phrase nous interpelle et nous renvoie à notre propre existence, à nos émotions les plus intimes, celle qu'on ne livre qu'à notre double, ce Paso Doble qui nous suit comme notre ombre et nous fait des farces, qui parsème notre existence de petits tours bien à sa sauce, nous cache un objet pour qu'on y fasse plus attention (parce qu'il nous faut déployer une énergie pour le retrouver dans ce palais vénitien, en haut d'une armoire). Et tout s'enflamme, dès les premiers mots, des les premières lignes, nous plongeons avec Jacob à la recherche de Nina pour un embrasement sensuel.
« Ce qui le frappe c'est de découvrir qu'un tel, un écrivain étranger qu'il ne connait pas et qui ne le connait pas, ait pu écrire une histoire si semblable à la sienne, inventer un personnage dans lequel lui, à tant de kilomètres de distance, peut se mirer. (...) Sa vie si tranquille, si imperturbable est complètement absurde. »
J'ai aimé ce roman où l'incroyable nous prouve que nos vies peuvent nous paraître fades parce que ce siècle est triste et que nous avons oublié notre part de romanesque. Oui ces personnages du 18 et 19ème siècle vivaient leur vie sans honte ni doute, ils croquaient l'amour à pleine dents et nous faisaient vibrer parce qu'eux-mêmes tremblaient de fureur, de sentiments grandioses, qu'ils ne faisaient pas semblant.
« Tu comprends que certains livres ont quelque chose de diabolique et peut-être que celui que tu lis appartient à ce genre... Ils capturent les destins, ils les emprisonnent... »
Mais grâce aux livres, nous pouvons retrouver cette débauche de sens et nous livrer dans l'extase d'une vie pleine et entière. Je crois que c'est ce que poursuit Alberto Ongaro. Mangeons la vie. Remplissons la de mots, d'émotions, ne laissons pas à d'autres la possibilité de combler les pages blanches avec des mots qui nous mettraient face à un moine borgne, haineux, prêt à nous briser d'un coup de canne. Allons au devant de cette « fête charnelle ».
« Le lecteur, murmure Schultz, le lecteur pourrait être le personnage le plus important de tout livre si seulement les auteurs lui accordaient plus d'espace. »
Je souhaite un bon voyage à une amie pleine de livres.
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