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Critique de berni_29


Aurais-je dû ne pas céder aux sirènes qui m'encourageaient à lire ce livre ? Leurs chants provenaient de ma médiathèque préférée, me disant que Christophe Ono-dit-Biot, que je ne connaissais pas du tout, était une valeur sûre, que ce septième roman sorti dans les parutions de la rentrée littéraire de septembre recueillait déjà des critiques dithyrambiques de la presse, en particulier le magazine le Point, évoquant même « un thriller palpitant », journal dont Christophe Ono-dit-Biot n'est autre que le directeur-adjoint de la rédaction de ce journal... Ah, tiens !
Je ne sais pas ce que c'est qu'une valeur sûre en littérature... Ou plutôt si justement, j'ai une petite opinion brusquement, mais sans doute que je n'y mets pas le même sens, les mêmes rêves que le magazine le Point...
Aurais-je dû ne pas céder... ? Non bien sûr, car cela m'a permis de découvrir un auteur vers lequel je ne reviendrai probablement plus jamais et de venir vous en parler ce soir, brièvement je vous le promets.
Tout partait pourtant d'une belle intention de la part de l'auteur sur un sujet et des thèmes qui me tendaient la main et qui me tiennent à coeur...
Trouver refuge est une sorte de roman d'anticipation, une fiction politique se situant dans un futur très proche, en 2027. La France est désormais gouvernée par l'extrême-droite. Bon, roman d'anticipation ? Fiction ? Hum... Il nous rappelle cruellement le futur qui risque de nous tomber sur la tronche dans les prochaines années si tout continue comme ça...
Le pays est désormais dirigé par un Président élu démocratiquement, - bien sûr, et qu'on surnomme « affectueusement » Papa, en raison de sa politique très protectionniste, paternaliste et surtout réactionnaire... Dans ce paysage socio-politique avec pour toile de fond le nationalisme, l'ignorance et l'intolérance, nous faisons la connaissance d'un couple, Mina, Sacha et de leur fille de sept ans, Irène.
Sacha est philosophe et écrivain, Mina enseigne en université l'histoire et plus particulièrement la période byzantine. Brusquement ils subissent des menaces car Sacha connait des choses sur Papa, il a été le témoin de sa vie d'avant à l'époque où Sacha et lui, jeunes et étudiants se connaissaient, étaient proches, ont même effectué ensemble un fameux voyage en Égypte...
Sacha et Mina décident de fuir la France avec Irène, leur petite fille de sept ans, ils veulent rejoindre le mont Athos où Sacha a séjourné trente ans plus tôt. Mais le mont Athos est un territoire orthodoxe, où les femmes n'ont pas accès...
Sur une trame qui paraissait prenante sur le papier, - un roman d'action qui pouvait en effet prendre la forme d'un thriller politique haletant, je me suis enlisé dans des pages à l'écriture plate, lisse, sans effet, comme l'eau qui coule sur les plumes d'un canard...
Dans ces pages qui m'ont paru ennuyeuses, l'auteur visiblement a pris le prétexte d'un livre à écrire, s'est saisi d'un entonnoir et y a déversé des thèmes en quantité, à profusion, pêle-mêle comme cela sans forcément y mettre du lien, sauf de les déverser dans le même roman : une histoire d'amour entre deux intellectuels ayant des passions communes, la transmission entre un père et sa fille, la religion orthodoxe, la culture byzantine, un régime autoritaire, une intrigue, une course-poursuite, des paysages helléniques à couper le souffle... Beaucoup trop ! Bref ! La série idéale pour TF1...
Et dans ce roman qui ressemble davantage au catalogue de la samaritaine qu'à un roman bien ficelé et qui tient la route, il en ressort une approche totalement naïve du paysage socio-politique, une histoire d'amour banale, une fille de sept ans qui finit par agacer parce qu'elle ne parle pas comme une fille de son âge, un savoir à profusion où l'auteur s'est surtout fait plaisir plus qu'à nous pour étaler sa culture sur l'histoire byzantine et tutti quanti, des personnages sans aspérités, des poncifs, des bons sentiments à tire larigot et surtout un récit qui finit par tourner en rond...
Je me suis même demandé, pourquoi l'auteur avait écrit ce roman ? Quel sens ?
Pour l'amour de la Grèce ou de la civilisation byzantine, je recommande plutôt Lonely Planet...
Trouver refuge, oui, mais vite, très vite vers d'autres lectures pour oublier cette mauvaise rencontre...
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