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Critique de brigittelascombe


Comme Jérome et Sylvie dans Les choses de Georges Perec, Arpad de la Castille, qui expertise des pièces anciennes pour l'Académie, bien qu'heureux en ménage avec son épouse Olivia en périphérie de Paris, gâté par la vie et servi par domestiques et maître d'hôtel, dépend affectivement des choses (ici des pièces de monnaie "étranges compagnons, alignés comme une légion romaine") et sa jouissance est liée à leur possession à moins que ...ce ne soit les objets qui le possèdent.
Cette passion, cette obsession, tourne au drame lorsque Mme Vallière lui rend visite et lui propose "un miracle" à un prix extra-fort lui aussi, une pièce unique à l'effigie de Cléopatre, "unique raison de vivre" de vieille dame,vieille de 2000 ans. Fier de cette acquisition, il s'empresse de la montrer au comte Alberoni, un ami du duce, venu tout express de Naples, esthète et grand collectionneur qui est émerveillé.
Coupure de courant, la pièce disparaît. le comte refusant d'être fouillé, les soupçons pèsent sur ses épaules et Arpad, révolté, diffuse la rumeur du vol.
Le collectionneur, très intéressant à lire,aborde le monde... des collectionneurs et leur psychologie, "la valeur de ce qu'on a", le prix que l'on donne aux objets anciens ou à l'histoire qui les hante, le bonheur de posséder qui peut détruire, l'amour de l'art qui unit malgré les oppositions politiques,les fausses convictions qui peuvent ruiner une réputation, le fait de confondre "la vie et l'art", et l'amour du conjoint qui peut un jour se lasser de ne plus être "la huitième merveille du monde".
Ecrit à quatre mains par Christine Orban(écrivaine de nombreux ouvrages) et Olivier Orban (écrivain et éditeur), cette pièce de théâtre, ce huis clos émaillé de citations pleines de bon sens et de réflexions philosophiques, évoque également de façon originale, les relations d'un couple soumis à l'épreuve de la jalousie. Il est vrai que Cléopatre était une sacrée rivale! Portait-elle "le mauvais oeil" ainsi que l'affirme sa réputation?
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