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Critique de migdal


Qui imagine que Gallimard insère des encarts publicitaires pour un restaurant (page 45) ou une agence immobilière (page 76) dans sa série blanche ?
Qui imagine qu'un académicien singe Gérard de Villiers et son mythique SAS en plaçant des marques dans son livre ?
Histoire d'un ogre peint la carrière et l'ambition de Vincent Bolloré en 180 pages, ou plutôt en 60 car un tiers du livre est consacré à Jean-Luc Lagardère, Jean-Marie Messier, François Mitterrand et ses successeurs, et un tiers à la vie de notre écrivain qui oublie de rappeler qu'il fut membre du conseil de surveillance de Canal + en 2002 et est actuellement membre du conseil de Telfrance.
L'ogre a mené depuis 40 ans une série d'acquisitions et de cessions en employant des méthodes que notre auteur admire quand JL Lagardère et JM Messier sont à la manoeuvre et blâme quand V Bolloré les utilise ; Erik Orsenna ne précise pas ce qui rend les unes condamnables, les autres blâmables et il oublie que l'intervention du Groupe Bolloré (80000 salariés / 24 milliards) chez Hachette a évité une prise de contrôle par le Qatar. Il attribue à Gwenaël Bolloré la fondation de la Table Ronde alors qu'il n'en est devenu actionnaire qu'une décennie après sa naissance.
Cet essai analyse la sociologie du petit monde de la Villa Montmorency, sujet rarement abordé, et décrit les réseaux maffieux proches du pouvoir, leurs jeux d'influence et les renvois d'ascenseur (au fait, que valent les encarts promotionnels des pages 45 & 76 ?). C'est, à mes yeux, la partie la plus intéressante de ce livre. A contrario, le romancier s'épanche constamment sur sa vie personnelle et ça devient vite inintéressant et enfantin.
Cette histoire amusera, peut-être, les nostalgiques des Guignols de l'info dont l'écrivain s'approprie les codes, elle décevra les lecteurs qui apprécient sa série consacrée à l'histoire de la mondialisation.
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