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Critique de micky05


Voici un livre que l'on pourrait trouver distrayant de par sa démarche et sa présentation. Pourtant le sujet abordé est des plus graves. Erik Orsenna aidé d'une cohorte de spécialistes des moustiques et autres bactéries et virus souvent mortels et responsables de gigantesque pandémie comme la malaria, nous fait participer de cette collaboration qui lui a permis d'écrire ce récit porteur d'informations sur ce cataclysme souvent mal évalué qu'est le réchauffement de la planète.
L'écriture d'Éric Orsenna est toujours agréable et singulière à la fois. Il aime à nous faire voyager avec lui au sein de ces contrées tropicales, chaudes et humides où les différents diptères, Aèdes et autres Culex, surtout de la gent féminine se gavent de notre sang afin de pondre leurs oeufs dans des niches humides favorables au développement de leurs larves puis de leurs nymphes. Pas le moindre petit point d'eau imaginable n'y manque. L'intérieur d'un pneu peut très bien faire l'affaire et l'animal traversera les océans. On ne s'étonnera donc pas de leur prolifération phénoménale et de leur développement.
Mais c'est surtout par sa capacité d'adaptation, qui lui confère une aptitude à créer des espèces résistantes à toutes les tentatives de destruction, que l'insecte nous sidère. À y regarder de plus près, l'Homo sapiens, et sa prétention à croire qu'il a tout compris participe de ce dérèglement plus souvent qu'à son tour. Abandonnant certains traitements en cours de route, minimisant l'extraordinaire faculté que les mutations offrent à l'évolution adaptative, notre espèce paie le prix fort et n'en a pas fini avec ce petit animal ailé qui est peut-être bien en passe de gagner cette bataille.
Il s'agit bien entendu d'un livre de vulgarisation. Et comme toujours dans ce cas certaines parties souffrent d'une simplification abusive quand d'autres gagneraient à être détaillés. Une relecture se serait avérée parfois bien utile comme par exemple celle des schémas montrant la transmission « normale » et la transmission « forcée » de gènes de résistance qui est incompréhensible puisque tous les moustiques sont représentés de manière identique.
Alors ne retenez pas ce détail si vous lisez ce livre et contentez-vous d'y prendre tout le plaisir qu'il mérite et de pousser la réflexion sur la mondialisation de maladies plus indésirables portées par ce vecteur à l'égard duquel une prophylaxie aussi efficace que celle qui a permis l'éradication de la variole s'impose.
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