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Critique de kyoeld


On connait volontiers la citation acide de Proudhon, quand il évoque Thomas Robert Malthus: "Il n'y a qu'un seul homme de trop sur la terre, c'est M. Malthus".

En effet, de nombreux contradicteurs reprochaient le caractère inhumain des idées malthusiennes. Cela dit, Malthus est un économiste et un historien rigoureux qui a travaillé sur le rapport entre courbe de population et volume de production de manière extrêmement rationnelle, dans une démarche scientifique et c'est en tant que tel que l'ouvrage de Gérard Orthlieb fait référence.

Cette oeuvre remet au goût du jour les idées malthusiennes et les adaptent à notre contexte socio-économique, soumis à cette crise latente dont tout le monde parle depuis des années, et par consensus lié à un facteur clé : la croissance. Elle est assujettie à des indicateurs qui nous sont familiers comme le PIB - le plus usité - qui ne sont peut- être plus à l'ordre du jour dans la configuration mondiale actuelle.

En effet face à la montée en puissance -à tous les niveaux- des pays émergents et aux exigences futures des pays en voie de développement, la donne va changer. Les besoins de populations nouvelles vont excéder la capacité de production limitée par les ressources planétaires.

La croissance ne sera peut être plus la priorité économique au sens ou on l'entend de nos jours, ou du moins deviendra-t-elle radicalement différente. L'auteur insiste qu'il faut se pencher sur un autre type de croissance et par corollaire s'attacher à d'autre concepts que le seul tryptique économique, d'accumulation du capital, progrès et croissance. Cela sonne comme une alerte, une invitation subtile à nous remettre en question.

M. Orthlieb évoque par exemple qu'il serait intéressant de creuser du coté du développement durable et d'exploiter les gisements d'emploi dans les technologie vertes et de l'environnement. Il apparait également primordial d'adapter la politique familiale pour les pays concernés, et de fournir un enseignement et une éducation en phase avec cette politique, afin d'informer la population à la culture économique, vecteur simple d'un progrès social qui peut s'avérer efficace à moyen et long terme. Un moyen fiscal puissant, la TVR (La Taxe à la valeur retranchée ) est proposé dans cet ouvrage, car plus représentatif que la TVA (Taxe à la Valeur Ajouté) véritable paradoxe sémantique selon l'auteur, ce qui apparait effectivement logique à la lecture de ce livre, et vient se substituer à la TVA (ou la compléter) afin d'assoir de manière pratiques ses réflexions.

L'annexe de ce livre est particulièrement pertinente, où Guy Overt propose via de petits exemples pratiques de modifier l'assiette qui sert de calcul de la TVA sur les sociétés, sur l'idée de l'auteur concernant la TVR. La modification arithmétique de la TVA est combiné à l'aide de plusieurs critères révisables de tous bords, sur une période donnée. Ils peuvent en effet concerner de nombreux domaines comme l'environnement, l'embauche, ou tout simplement la probité des entreprises visées. Un concept qui s'inspire directement du bonus-malus propre aux secteurs des assurances, ce qui laisse une marge de manoeuvre suffisante aux entrepreneurs afin de ne pas saborder leur dynamisme.

Voila un essai accessible et subtil pour toutes personnes s'intéressant aux questions démographiques et économiques , qu'elles soient adeptes ou non des idées malthusiennes dans une démarche écologique et de bon sens.

Commentaire écrit dans le cadre de masse critique. Merci à Babelio pour ma sélection sur cet ouvrage qui m'a interpellé.
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