Lu au début des années 1980 comme il se doit, il m'a semblé impératif, comme bon nombre de lecteurs ces temps-ci, de relire
1984, roman futuriste de
George Orwell paru en 1950. L'impression qu'il m'en reste : une grande noirceur, froide et implacable. Winston, l'anti-héros, navigue entre un boulot d'effaceur du passé et des loisirs imposés et ennuyeux. Une brève histoire d'amour viendra éclairer son terne quotidien jusqu'à ce que Big Brother le rattrape. La dictature, telle une chape de plomb, enferme tout mouvement dissident. Orwell s'est sûrement inspiré du régime stalinien et du nazisme pour imaginer un futur aussi terrifiant, poussé à des limites extrêmes : police qui fouille les cerveaux, dictionnaire du novlangue dans lequel les mots sensibles qui vont à l'encontre de la pensée du Parti unique sont retranchés, des télécrans de surveillance dans tous les appartements et bureaux, sans oublier la délation, la détention et la torture associés depuis toujours au totalitarisme. Une relecture éclairante aussi au vu de la presse américaine malmenée par l'entourage du président Trump :
« Dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement, oublier tous les faits devenus gênants puis, lorsque c'est nécessaire, les tirer de l'oubli pour seulement le laps de temps utile, nier l'existence d'une réalité objective alors qu'on tient compte de la réalité qu'on nie, tout cela est d'une indispensable nécessité. »
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