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Critique de Daniel_Sandner


Retour de lecture sur "1984" qui est le dernier roman de George Orwell, un monument publié en 1949, quelques mois avant sa mort. Dans ce roman dystopique, à travers la rébellion de son personnage Winston, il nous dessine un monde hallucinant, dans lequel les libertés individuelles sont drastiquement réduites, la vérité manipulée et la population surveillée de près par un régime totalitaire représenté par le mythique Big brother. En 1984, beaucoup disaient qu'Orwell était très loin du compte et que sa vision de l'avenir était beaucoup trop pessimiste. de nos jours, le monde a plutôt évolué dans le mauvais sens et plus personne ne peut dire cela. Ce roman pourrait s'intituler "Le totalitarisme pour les nuls" tellement il décortique et expose avec justesse tous les rouages et procédés qui sont mis en place par les dictatures pour dominer et contrôler les peuples. Orwell a certes pu voir l'exemple du nazisme et du stalinisme, mais il apporte également dans son roman beaucoup d'éléments qui n'avaient pas encore été mis en place à son époque. On se rend compte, plus de 70 ans après la publication du livre, en regardant ce qui se passe en Russie et en Chine, ainsi que dans certains pays pro-Trump considérés comme démocratiques, à quel point il a été visionnaire et que tout ce qu'il expose correspond quelque-part à une réalité existant actuellement, sous une forme plus ou moins proche. Ce constat est terrifiant, notamment en ce qui concerne le détournement et l'utilisation des technologies avancées pour la surveillance des populations ou pour certaines informations ou vérités qui peuvent être vraies un jour, fausses le lendemain, pour à nouveau être vraies le surlendemain. le parallèle saute également au yeux, entre les "deux minutes de la haine" et ce qui se passe de nos jours avec les déferlements de haine que l'on peut trouver sur les réseaux sociaux. Concernant le roman lui-même et sa construction, on peut regretter que le descriptif de son univers totalitaire prenne une place aussi prépondérante, avec de nombreuses répétitions sur certains concepts, par rapport à l'histoire de ses personnages principaux, ce qui déséquilibre un peu la structure du roman. le fond semble prendre largement le dessus sur la forme. A sa décharge, il faut noter que beaucoup de choses qui nécessitaient d'être développées et précisées en 1949 semblent évidentes de nos jours. le récit n'est donc pas particulièrement agréable à lire, le tout est très noir, déprimant, avec un propos surtout très descriptif ou théorique. La narration est relativement froide, sans grande émotion, mais elle a au-moins le mérite de cadrer parfaitement avec le sujet du roman et avec ce monde très déprimant, mais loin d'être irréaliste, qu'il décrit. Pour conclure, c'est un livre fantastique, très percutant, un livre incontournable que tout le monde devrait avoir lu, qui nous interroge sur nos propres positionnements face au pouvoir. Dans quelle mesure nous ne sommes pas déjà manipulés, et si nous n'aimons pas tous d'une certaine manière, par confort, Big brother.
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