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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Diplômée de Sciences Po, Noémie Calais est devenue, pour des raisons de santé, éleveuse de cochons noirs dans le Gers, dans un modèle biologique et en circuit court.
Dans ce récit émouvant et poignant, habité, elle nous livre son témoignage, ses luttes. Où la vie et la mort des animaux sont indissociables de celle des humains et où se forment d'autres manières de vivre.
En lisant ce livre, j'ai pleuré
J'ai pleuré plusieurs fois.
J'ai pensé à mes grand parents, paternels et maternels, qui étaient paysans parce que c'était ainsi de père en fils, à qui on n'avait rien demandé ; et dont les fils n'ont pas ‘'repris'' ; trop dur.
Dont le métier n'avait pas de nom parce que, simplement, ils étaient la majorité.
Les autres : martelod (marins) et dont les fils n'ont pas repris : trop dur.
Je me souviens de « l'an 01 » la BD des années 1970 : « On arrête tout » et « Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés – avec réticence – que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Probablement : l'eau pour boire, l'électricité pour lire le soir, la TSF pour dire Ce n'est pas la fin du monde, c'est l'An 01, et maintenant une page de Mécanique céleste »
Et Noémie lutte :
« Et la boue, la boue, la boue, sous un soleil absent, ciel gris, bas et lourd, comme le moral »
« Un corps à corps avec la nature, avec l'animal, avec les charges lourdes, avec mon propre corps et les limites qu'il impose parfois »
Ce livre creuse une réflexion sur les enjeux de l'élevage dans notre pays. Une façon d'aborder ces questions de façon plus nuancée que les nombreuses polémiques qui « animent » le débat public.
« L'acte de mort n'a pas été le couperet définitif auquel je m'attendais, mais il a profondément modifié mon rapport à la viande et à l'animal. le moment de tuer est d'une intense solennité. J'aimerais que chaque consommateur de viande fasse l'expérience de la mort de l'animal qu'il souhaite manger. Pas pour le culpabiliser ou le mettre au défi, mais pour qu'il prenne la mesure de ce que c'est que de prendre la vie, pour qu'il ressente les soubresauts nerveux de l'être vivant qui meurt, qu'il voit les paupières se fermer, qu'il palpe le pouls qui s'en va et sente le sang chaud sous ses doigts. Sinon, il mange de l'ignorance, trois fois par jour. »
Et les agriculteurs : « on gagne une misère pour vous nourrir pendant que vous êtes au chaud derrière vos écrans, alors ne venez pas, en plus nous dire qu'on pollue ou qu'on travaille mal »
Et Noémie réfléchit et lutte.

Noémie, en plus, parcourt la France, pour convaincre et essaimer.
Chère Noémie,
Que la joie lui demeure !

Ps : Collectif Fermier Les Arbolèts : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063614828406&sk=friends_likes

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Noémie est une néo-paysanne, à savoir une jeune femme qui, après de brillantes études, a préféré le monde agricole à celui des affaires internationales. Elle s'est "entichée" du porc noir. Elle se forme à l'élevage, à l'agroécologie, à la boucherie-charcuterie... pour s'installer en 2019 dans une ferme collective du Gers. Elle y élève son troupeau de en pleine nature, transforme elle-même la viande et commercialise sa production en direct.
Le livre alterne un récit argumenté de Clément et des extraits de journaux écrits au jour le jour par Noémie. Il raconte tant les satisfactions que les difficultés rencontrées. Il partage les interrogations et remises en question sur le végétarisme, le modèle économique de ces petites fermes ou leur bilan carbone.
Certains passages m'ont interpellées, notamment quand Noémie décrit l'enchaînement des tâches harassantes les jours de découpe et sa fatigue les jours de marché suivants. Qui voudrait ce travail pour un faible revenu ? J'ai aussi apprécié l'analyse autour du bien-être animal que Noémie veille à préserver, l'ambiguïté autour de la mort de ses bêtes auxquelles elle est si attachée.
La fin du livre aborde un autre thème, celui des volailles menacées par la grippe aviaire et dont l'administration réclame le strict confinement. C'est bien-sûr un sujet sur lequel on doit aussi s'informer et débattre. Mais selon moi, plutôt dans un autre livre. Je serais bien restée quelques chapitres supplémentaires avec Noémie et ses petits cochons noirs.
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Un livre qui baigne dans l'actualité avec les manifestations paysannes !
Une belle leçon de vie qui nous entraine dans une réflexion personnelle sans fin nous mettant face à nos paradoxes !
On a le sentiment d'être des imposteurs face à cette leçon de vie face à cet engagement total pour défendre de vraies convictions
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Passionnant de bout en bout ! le quotidien d'une jeune éleveuse de porcs dans le Gers. Ses difficultés et ses questionnements nous percutent.
On append beaucoup de choses sur la néo ruralité.
Un récit plein de vie sur les problématiques de l'élevage respectueux des animaux qui ont vocation de mourir pour nous nourrir.
Comment faire un tel travail ? Avec quelle éthique ? Avec quel courage ? Dans quel environnement ?
On est plongé dans un quotidien difficile avec des moments de partage joyeux et des réflexions philosophiques qui nous poussent à reconsidérer nos propres choix alimentaires. Un ouvrage pour nourrir nos cerveaux !
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Un très beau livre, bien écrit, sur la condition paysanne, depuis un département méconnu en France : le Gers !

C'est autant les propos du livre que l'incarnation de Noémie Calais qui bouleversent au cours de ce récit. Les paysans sont les gardiens du lien à l'échelle des paysage. Repenser ainsi les récits et les symboles associés à la paysannerie est une quête qui pourrait permettre de forger une agriculture enfin désirable : qui permet aux paysans de vivre décemment de leur métier, et aux paysages de se rediversifier.
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