AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aliciabear


- Critique rédigée sur le premier volume (le seul paru à ce jour de février 2024) -

Je pense pouvoir affirmer que Shuzo Oshimi est un de mes mangaka préférés, si ce n'est mon préféré, avec Naoki Urasawa.
J'aime son style graphique, déjà, mais surtout, il centre toujours ses récits sur la psychologie de personnages de manière extrêmement juste. La psychologie des personnages est ce qui intéresse le plus dans mes lectures, et c'est justement la spécialité d'Oshimi. Il n'hésite pas non plus à traiter de tout ce qui est dérangeant. Il a un don pour créer des ambiances oppressantes, parle franchement de la sexualité des adolescents, des tabous de la société. Il a fait des relations toxiques un peu sa marque de fabrique.

Dans ce premier tome, difficile de savoir exactement où il va nous emmener, si on est dans une quête identitaire du genre "Les fleurs du mal" ou "L'intimité de Marie" ou si on est dans un thriller noir comme "Les liens du sang". Je suis curieuse, parce que Keï est certes très intrusif dans ses rapports avec Yohei - et donc malsain - mais mon ressenti pour l'instant c'est qu'il bouleverse surtout les codes d'un Japon encore très hétéronormé, très psychorigide. Yohei et Yui ne sont que des ados ordinaires - j'ai envie de dire "normaux", dans le sens où ils se fondent dans la masse et sont ce que la société attend d'eux, et ils se retrouvent face à Keï, un phénomène qu'ils ne comprennent pas, qu'ils ne peuvent pas comprendre. Keï est un joli garçon, autrefois aussi ordinaire qu'eux, qui depuis son entrée au lycée s'habille en fille. Il s'exprime souvent de manière philosophique, tantôt perverse, ça me rappelle un peu Sawa dans "Les fleurs du mal". Il dégage une certaine folie froide, mais on peut se demander s'il n'est pas simplement plus "souple" que ses compatriotes, à la pensée rigide. Je précise aussi qu'à aucun moment il ne se revendique comme trans, non binaire ou gender fluide. Il dit juste "j'ai arrêté d'être un garçon... Mais je ne veux pas devenir une fille pour autant."

A voir donc, si la suite sera du niveau des "Fleurs du mal" (un pur chef d'oeuvre à mes yeux), ou si ce sera une déception comme "Happiness" (un de ses mangas les mieux notés, mais moi je ne l'ai pas aimé).
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}