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Critique de moustafette


Moscou, 1918, dans le chaos hérité de la guerre civile et des révolutions, une poignée d'intellectuels et de journalistes mus par l'amour des livres fonde La Librairie des Écrivains, un espace coopératif célèbre de la rue Léontiev et qui perdura jusqu'en 1922.

Alors que le rouble s'effondre, le livre devient monnaie d'échange. Les bibliothèques et les maisons d'éditions privées se vident par charrettes et traîneaux entiers, Ossorguine et ses amis rachètent ou troquent contre du pain, de la farine, des harengs, du bois de chauffage mais jamais ne spéculent. Pourtant leurs rayonnages se couvrent de livres qui vaudront parfois de l'or, des ouvrages français du XVIIIe, des italiens du XVIIe, beaucoup de gravures, des lettres manuscrites de Catherine II et de dignitaires connus qu'ils céderont finalement au Musée historique de Moscou. La Librairie approvisionne les bibliothèques ouvrières, les universités, les écoles, les clubs. Elle apporte également son soutien à l'Union des Écrivains.

Profitant de ce que la censure n'est pas encore en vigueur, des auteurs russes, ayant beaucoup de difficultés à se faire éditer faute de papier, d'encre, d'imprimeries, se virent offrir par la Librairie des Écrivains la possibilité de diffuser leurs oeuvres manuscrites et illustrées par leurs soins. Deux reproductions de livres-autographes (dont des poèmes de Marina Tsvétaïeva) sont joints aux articles de Mikhaïl Ossorguine. La Nouvelle Politique Économique (la NEP) instaurée en 1922 et qui autorisait le commerce privé mais, en contrepartie, exigeait des impôts exorbitants, sonna le glas de cette fabuleuse aventure. Ne reste que ce beau témoignage.
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