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Critique de frandj


Ayant apprécié "Certaines n'avaient jamais vu la mer', le second roman de Julie Otsuka, j'ai souhaité découvrir son premier opus "Quand l'empereur était un dieu". Derrière ce titre fort bien trouvé, se profile la tragique mésaventure des Japonais établis aux USA dans l'entre-deux-guerres. Ces civils, quoique plutôt bien intégrés dans la société américaine, ont été traités comme des ennemis après Pearl Harbour. Il semble que l'auteure se soit inspirée du vécu de ses propres grands-parents, pris au piège en Amérique pendant la guerre.
Dans ce roman le père de famille est absent, ayant été arrêté dès le début de la guerre; puis la mère et les deux enfants sont eux-mêmes placés dans une sorte de camp de concentration. Nous suivons leur vie difficile jusqu'en 1945, date de la victoire finale sur le Japon et de la libération des Japonais détenus aux USA. C'est un sujet original car, jusqu'ici, personne ne s'était soucié du sort de ces civils emprisonnés comme des individus dangereux, alors qu'ils n'avaient commis aucun acte répréhensible. Et qui imaginait la haine et le racisme des citoyens américains à l'encontre les "Japs" ?
Le sujet est donc très intéressant. Ce qui est difficile, voire pénible, c'est le texte lui-même. La manière d'écrire de Julie Otsuka est très particulière. Le récit est morcelé en fragments juxtaposés; l'histoire est racontée sur un mode factuel, comme une succession de faits minuscules, sans temps forts; le style est très sec, minimaliste. On sent que l'écrivain se méfie du pathos comme de la peste. Elle a l'art de la litote et préfère en dire moins pour que le lecteur en imagine plus. Mais, précisément, j'ai eu des difficultés à la suivre dans cette voie. Certains passages m'ont semblé arides et trop plats, au point que j'ai eu envie de sauter des pages. C'est quand même dommage ! A mon avis, Julie Otsuka est très douée, mais son texte est trop éloigné d'une narration vraiment motivante et accessible au lecteur lambda.
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