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Critique de colimasson


Einstein ou le symbole phallique de l'intelligence scientifique à l'ère moderne : « Avant la crémation, Thomas Harvey, qui a autopsié le corps à l'hôpital de Princeton, prélève une grande partie du cerveau d'Einstein sans l'autorisation de la famille. Il le dissèque, monte certaines sections sur des plaques, et envoie ces plaques à d'autres scientifiques et médecins. Il garde le reste dans un bocal qu'il emmènera partout jusqu'à la fin de ses jours. Harvey distribue de temps à autre des tranches de cerveau aux gens qu'il aime bien. Ce qui est resté du cerveau d'Einstein après la mort de Thomas Harvey est désormais au musée national de la Santé et de la Médecine à Silver Spring, dans le Maryland, et au musée Mütter de Philadelphie, en Pennsylvanie. »


S'il ne suffit pas de découper le cerveau d'Einstein pour accéder au secret du génie scientifique, il ne suffit pas non plus de s'intéresser aux écrits le concernant pour s'approprier soudainement une infinitésimalité de sa puissance cérébrale. Lire une bande dessinée sur Einstein, n'est-ce pas reconnaître déjà sa défaite intellectuelle ? Oui, mais qu'avons-nous à en foutre ?


Après Feynman et Hawking, Jim Ottaviani, d'abord ingénieur nucléaire avant de devenir bibliothécaire, auteur de romans graphiques par ailleurs, met à profit ses connaissances en sciences physiques pour nous faire découvrir la substantifique moelle des oeuvres des principaux savants de notre temps. La vie personnelle d'Einstein ne sera pas éludée mais elle ne fera pas l'objet d'amples développements. Malheur pour les amateurs des feux de l'amour, alors même que la matière pour faire scandale était bien présente. La vie de famille, ce n'était pas la came d'Einstein ; il en avait une bien plus forte : les sciences physiques. Nous découvrirons donc l'évolution et la construction de sa pensée tout au long de sa vie, en rapport avec les autres grands scientifiques de son temps. Jim Ottaviani essaie de simplifier du mieux que possible les grandes théories d'Einstein mais les miracles n'existent pas et, de la même manière que les amerloques demandaient à Einstein de résumer sa théorie de la relativité générale en une phrase, ce à quoi Einstein s'est toujours refusé puisque c'était impossible, aucun auteur de bande dessinée ne pourra pourvoir à l'absence de formation en sciences physiques de ses lecteurs. Pour autant, il est tout à fait possible de lire cet album sans avoir parfaitement compris les théories d'Einstein. le lecteur se sentira toujours aussi con après sa lecture qu'il ne l'était déjà avant ? Sans nul doute. Personne ne lit une bande dessinée pour devenir intelligent.
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