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Critique de Kirzy


°°° Rentrée littéraire 2019 #8 °°°

« Je me propose de faire en sorte que sa mort ne soit pas un choc sourd dans ma vie, et si je voulais dire l'ambition de mon propos, ce serait de danser une dernière fois avec lui – mais qui serait aussi la première fois avec lui – et, dans ce mouvement, de vérifier que je suis encore bien vivante, que je ne suis pas morte avec lui. Ne pas mourir étant la vraie, la seule cause de l'écriture, à mon sens »

L'auteur a perdu son père en 2016. Pierre Pachet, universitaire, écrivain, essayiste, critique littéraire. Un père charismatique, intellectuellement puissant, bienveillant, quasi divin aux yeux de sa fille.
De cette épreuve, elle a tiré un livre entre récit autobiographique, saga familiale, méditation juste sur le deuil et la filiation, et introspection très intime. La plume est belle, brillante, les phrases révèlent une écriture très soignée, intelligente et vibrante, de haute volée.

Malgré ces qualités certaines, mon intérêt pour cet ouvrage a varié au fil des pages. J'ai trouvé passionnantes les pages narrant l'histoire de la famille de Pierre Pachet, en fait l'histoire de beaucoup de Français d'origine juive : depuis l'arrivée des grands-parents en France, venus d'Odessa et de Lituanie, la politique antisémite de Vichy, la Shoah, le refus de se déclarer comme « juif » durant la Deuxième guerre mondiale, le changement de patronyme qui sauve la vie.

Yaël Pachet pense comme elle respire et écrit comme si elle était en train de penser avec moultes digressions, on a l'impression d'être dans sa tête. Si souvent je me suis dit que tout ce qu'elle disait sur le deuil et sa relation à son père était juste et profond, je ne suis pas parvenue à aller au-delà, je n'ai pas été autant touchée que je l'aurais aimé. Peut-être parce que je ne suis pas parvenue à trouver de l'universel dans ses propos. On sent chez elle tellement d'amour et d'admiration pour un père vraisemblablement admirable que je n'ai pas réussi à me glisser assez entre elle et lui pour partager ses pensées.

Lu dans le cadre du jury Coup de coeur des lectrices Version Femina

PS : je suis tombée sur ce texte de Yaël Pachet ( septembre 2018 ) concernant les tags antisémites retrouvés sur la plaque commémorative en l'honneur de son père à Paris ... je l'ai trouvé lumineux https://www.liberation.fr/france/2018/09/30/yael-pachet-mon-pere-n-avait-pas-peur-d-etre-juif_1682220
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