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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Retour dans le quartier de la Víbora ... Mario est toujours déprimé et traîne avec le Flaco .... bière après bière dans la chaleur estivale de la Havane.

S'arrêter quelques temps sur la beauté, la profondeur d'un texte qui nous parle d'une chose si simple, la sonnerie du réveil avec cette sensation de vide que nous ressentons tous en ouvrant les yeux et en abandonnant nos rêves .... parfois le vide et le néant ... parfois un rideau qui se lève sur une nouvelle représentation ....

Faire un peu de tourisme, dans le bois de la Havane où le crime d'un travesti aurait eu lieu, il s'agit du "bosque de la havana" un endroit tres agréable de jour, lieu de rencontre des homosexuels le soir ....

Découvrir la politique anti homophobie ... la castration économique de ces gens là, la castration artistique de ces gens là .... les faire disparaître pas forcément physiquement mais ils sont tenus au silence, à l'oubli ... (*)

Réfléchir sur ce que représente le transformisme, non pas comme un voyeur, comme une provocation mais essayer de comprendre les motivations, ce qui fait qu'ils font ce qu'ils font parce que cela correspond à un besoin profond ....

Se régaler en dégustant un plat traditionnel, le congri, plat incontournable de l'alimentation cubaine, du riz et des haricots noirs préparés ensemble dans une même casserole. (**)

Dénoncer ce qu'est devenu le régime avec l'enquête sur tout le monde, l'enquête sur le flic douteux pourquoi douteux ? Juste enquêter et reprocher tout et n'importe quoi, arriver à faire douter de soi, de ses meilleurs amis ...

Apercevoir un espoir, le nouveau président Miguel Diaz-Canel, se montre favorable à la reconnaissance du mariage homosexuel et ouvre le débat ... mais l'influence de l'Église catholique et des Églises protestantes a contribué à faire reculer le gouvernement ... mais Miguel Díaz-Canel a toutefois affirmé que le mariage homosexuel pourrait être légalisé dans les prochaines années ... en 2019, la marche contre l'homophobie, qui a lieu chaque année depuis douze ans, a été interdite par les autorités ....

Lire "Electre à La Havane" est un régal, certainement le roman le plus politique de Padura, une analyse des erreurs du régime, une condamnation de la politique de la culture qui a essayé d'etouffer dans l'oeuf, le modernisme et la créativité d'une partie de l'intelligentsia cubaine, au nom de principes réactionnaires, se voulant politiquement correct au nom du respect des valeurs, des traditions.

Finir par s'arrêter pour contempler le vol d'une colombe, "simplement prendre son vol jusqu'à se perdre dans le ciel et dans la nuit".

(*) Les homosexuels à Cuba, placés dans le vide absolu, ils n'existent plus, ils vivent dans l'oubli .... un exemple le sort de
Virgilio Piñera Llera, écrivain, poète, dramaturge, traducteur, nouvelliste, romancier, parti en 1946 pour l'Argentine. Il revient à Cuba en 1958, il sera en butte au régime castriste qui censure son oeuvre. En 1961, il est arrêté pour délit d'homosexualité pendant la nuit des trois P (pour « proxénètes, prostituées, pédérastes »). Ses publications seront interdites à partir de 1969 jusqu'à sa mort.
Selon Marcel Hatch, militant communiste et pour les droits des homosexuels, avant la révolution de 1959, “la vie des lesbiennes et des gays était marquée par un isolement extrême et une répression inscrite dans la loi et renforcée par le dogme catholique”. Il décrit le milieu clandestin des homosexuels de l'époque comme « un bouillon de prostitution pour le tourisme des États-Unis ». Il soutient que la révolution lança un processus pour l'amélioration de leur condition en proclamant l'égalité des sexes, mais que « le machisme latin, la bigoterie catholique et l'homophobie stalinienne » empêchèrent un véritable progrès dans ce sens.
D'après José Luis Llovio-Menéndez, Fidel Castro a prononcé à cette époque des discours homophobes, assimilant l'homosexualité à une « décadence bourgeoise » et dénonça les « maricones » (« pédés ») comme des "agents de l'impérialisme".
Pendant 18 mois, entre 1965 et 1967, des centaines d'homosexuels hommes et femmes, de travestis dispensés du port des armes (tout comme les objecteurs de conscience et les analphabètes), furent envoyés dans des unités militaires d'aide à la production (UMAP) à la place du service en caserne.
En 2010, Fidel Castro a admis que “Après mon arrivée au pouvoir, les représentants des minorités sexuelles étaient persécutés…Oui, il y a eu des moments de grande injustice, de grande injustice !”.

(**) La recette du comgri,
On laisse tremper toute une nuit dans une casserole pleine d'eau, les haricots noirs, ce qui facilite la cuisson.
On les prépare dans une cocotte minute, tout d'abord pour les ramollir, puis on ajoute les épices pour le goût : de l'ail écrasé, du piment haché, des feuilles de laurier, de l'origan, du cumin et du poivre. Enfin, on verse le riz dans les haricots et on laisse cuire 25 minutes environ à feu très doux. En fin de cuisson, il ne doit plus rester d'eau.
Bon appétit !
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Un travesti est retrouvé mort avec deux pièces de monnaie dans l'orifice anal. le point de départ de ce roman pourrait laisser augurer d'un livre vulgaire. Que nenni! La poésie du style transfigure la laideur des hommes et de leurs actions.
Il est question de l'homosexualité dans une société cubaine conservatrice et de la manière dont les écrivains sont mis au pas par le régime castriste. de plus en plus désabusé, Conde, qui est parvenu à renouer avec l'écriture, ne se fait guère d'illusions sur l'avenir de ce pays gangrené par la corruption.
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Le lieutenant de police, amateur de rhum, passionné de littérature, Mario Conde, de roman en roman, est toujours autant désabusé, nostalgique de sa jeunesse, résigné de ses illusions perdues, sans manquer d'humour. Dans Electre à la Havane, il enquête sur la mort d'un jeune homme, vêtu d'une robe rouge, découvert dans le bois de la Havane. Ses investigations le conduisent dans les milieux homosexuels de Cuba, il rencontre Alberto Marquès, un metteur en scène, banni dans son propre pays, qui vit entouré de livres. Ses interrogations des amis et des parents de Alexis Arayan, la victime, notamment celle de son père, éminent diplomate, vont lui révéler en même temps qu'aux lecteurs , l'ostracisme dont les homosexuels font l'objet dans l'île révolutionnaire, les méthodes du pouvoir pour harceler les milieux intellectuels et artistiques, pour surveiller la population, mais aussi la corruption et les trafics en tout genre, auxquels se livrent ceux qui détiennent l'autorité et qui sont prés à tout, même au pire pour la conserver. Dans ce troisième volume des Quatre saisons, Léonardo Padura cite des textes de différents auteurs qui traitent de l'homosexualité et des travestis. Il nous offre la première nouvelle de Mario Conde le policier qui veut devenir écrivain. En réalité, l'auteur le dit dans sa note, son personnage n'est pas policier c'est une métaphore. Il fait dire à un personnage la phrase que j'ai mise en citation. Au delà, des enquêtes policières c'est de la grande littérature, on comprend pourquoi Léonardo Padura a obtenu en Espagne le prestigieux prix Princesse des Asturies en 2015.
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Quatrième livre de Leonardo Padura à mon crédit, après Hérétiques, L'homme qui aimait les chiens et Passé parfait. Je n'ai pas respecté l'ordre chronologique de la création artistique de cet immense auteur, mais c'était peut-être pour rendre hommage à celui qui, dans ses écrits, aime jongler avec les époques, qui sait ?

Dans ce troisième polar du cycle des quatre saisons après Passé Parfait et Vents de Carême, le lecteur retrouve avec bonheur l'inspecteur Mario Conde. La même nostalgie imprègne les 256 pages de ce roman ; les amitiés indéfectibles sont plus vivaces que jamais. Voici une satire sociale d'une grande intensité pour traiter d'un sujet de fond, la répression de l'homosexualité dans Cuba des années 1970 à 1990.

Leonardo Padura dénonce sans compromis le régime totalitaire et assiste aux désillusions de la population à coup de rhum et de musique. Ses romans sont des marqueurs de la civilisation cubaine des années Castro, espérons-le, révolues à jamais. A lire et à relire.
Lien : https://akarinthi.com/mes-co..
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